Qu Dongyu, Directeur général de la FAO : « Le rapport mondial sur les crises alimentaires est un signal d’alarme »

 

Le Directeur général de la FAO souligne l’importance de s’attaquer aux causes profondes en augmentant le soutien agricole dans les situations d’urgence

Le Rapport mondial sur les crises alimentaires devrait servir de sonnette d’alarme et garantir que nous ne négligeons pas la fourniture d’une aide agricole dans les situations d’urgence, a déclaré QU Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. (FAO) a déclaré aujourd’hui lors de la présentation du rapport conjoint.

 

Le rapport montre que les crises alimentaires se prolongent de plus en plus et souligne le risque que « les acquis du développement durement acquis soient annulés » alors que l’insécurité alimentaire et la malnutrition deviennent une « nouvelle normalité » au lendemain de la pandémie de COVID-19, a déclaré M. Qu.

 

Le rapport révèle qu’en 2023, 282 millions de personnes dans 59 pays et territoires avaient besoin d’une action urgente pour réduire l’écart de consommation alimentaire, et que 36 millions de personnes sont en phase 4 de l’IPC, définie comme urgence, pour laquelle une action urgente est requise pour sauver des vies et des moyens de subsistance. Il est alarmant de constater que 36 pays figurent dans ce rapport au cours des huit dernières années, ce qui souligne la difficulté de rétablir l’insécurité alimentaire une fois son absence devenue grave.

Le Directeur général de la FAO s’est concentré sur ce point en montrant comment l’aide agricole, souvent considérée comme une approche à action plus lente, devrait être renforcée dans les situations de crise.

 

Qu a exhorté à aller au-delà des distributions directes nécessaires pour trouver des solutions plus durables, afin d’aller au-delà de la satisfaction des besoins humanitaires et de les réduire. Fournir des semences, des outils, du bétail et les moyens de relancer la production alimentaire à grande échelle est souvent le moyen le plus rentable de garantir que la nourriture parvienne au plus grand nombre de personnes dans les zones difficiles d’accès.

Des exemples de ce changement de perspective peuvent être trouvés au Soudan, où la FAO a fourni des semences à un million de familles d’agriculteurs, permettant ainsi une récolte de céréales répondant aux besoins d’au moins 13 millions de personnes, et en Afghanistan, où une augmentation notable du financement pour Les interventions agricoles d’urgence ont contribué à une diminution de 11 pour cent de l’insécurité alimentaire rurale dans ce pays depuis 2022.

Trop souvent, seule une fraction de l’aide humanitaire en cas de crise est allouée à la protection des moyens de subsistance agricoles, même si la majorité des personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë vivent dans les zones rurales.

 

Trois priorités

Le Directeur général de la FAO a identifié trois priorités pour guider une refonte de la manière de faire face aux crises alimentaires.

 

Premièrement, afin de mieux utiliser les ressources disponibles, un meilleur équilibre doit être trouvé entre l’aide humanitaire traditionnelle et le financement du soutien agricole.

L’aide agricole est une aide humanitaire. Dans le même temps, investir dans l’agriculture s’inscrit dans le cadre des efforts visant à envisager des solutions à long terme, durables et innovantes qui s’attaquent aux causes profondes de l’insécurité alimentaire.

Des mesures positives sont prises dans la bonne direction, notamment l’initiative Main dans la main de la FAO, les plans de préparation à la sécurité alimentaire et à la nutrition de la Banque mondiale et le nouveau mécanisme de financement du Fonds monétaire international destiné à fournir un financement d’intervention rapide lors de crises alimentaires provoquées par des chocs. avant que des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë ne soient atteints.

Deuxièmement, comme indiqué précédemment, le ciblage des soutiens aux secteurs agricoles en situation de crise peut contribuer à réduire d’éventuels besoins de distribution d’urgence.

Troisièmement, l’accent doit être mis sur les causes profondes des crises alimentaires.

 

Une telle approche peut également contribuer à transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, et à poursuivre les Quatre Mieux : une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure, sans laisser personne de côté. .

Pape Ismaïla CAMARA
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