Envois d’argent-Tendances régionales : en Afrique subsaharienne les envois de fonds migratoires ont augmenté de 14,1 %

Selon les chiffres de la Banque mondiale, les remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 14,1 % pour atteindre 49 milliards de dollars en 2021, après une baisse de 8,1 % l’année précédente. La croissance des envois de fonds a bénéficié de la forte activité économique en Europe et aux États-Unis.

Les transferts enregistrés vers le Nigéria, le plus grand pays bénéficiaire de la région, ont augmenté de 11,2 %, en partie grâce aux politiques visant à canaliser les envois par le biais du système bancaire. Les pays enregistrant des taux de croissance à deux chiffres sont Cabo Verde (23,3 %), la Gambie (31 %) et le Kenya (20,1 %).

Les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du PIB est conséquent sont la Gambie (27 %), le Lesotho (23 %), les Comores (19 %) et Cabo Verde (16 %). En 2022, les remises migratoires devraient augmenter de 7,1 %, à la faveur de la poursuite du recours aux canaux officiels au Nigéria et de la hausse des prix des denrées alimentaires — les migrants enverront probablement plus d’argent aux pays d’origine qui subissent actuellement des augmentations extraordinaires des prix des denrées de base.

Le coût d’envoi de 200 dollars vers la région s’élevait en moyenne à 7,8 % au quatrième trimestre 2021, soit une légère baisse par rapport aux 8,2 % enregistrés il y a un an.

Europe-Asie centrale

Les envois de fonds vers l’Europe-Asie centrale ont grimpé de 7,8 % en 2021, atteignant un nouveau record de 74 milliards de dollars. Cette croissance est due en grande partie au renforcement de l’activité économique dans l’Union européenne et au rebond des prix de l’énergie. En 2021, l’Ukraine a reçu 18,2 milliards de dollars de remises migratoires, grâce aux envois en provenance de Pologne, le plus grand pays de destination des travailleurs migrants ukrainiens. Les transferts personnels, dont la Russie est la principale source, constituent une source vitale de financement et de croissance pour les pays d’Asie centrale. Les remises migratoires au Tadjikistan et en République kirghize s’élevaient respectivement à 34 % et 33 % du PIB en 2021. Les projections à court terme concernant les envois de fonds vers la région, qui devraient baisser de 1,6% en 2022, sont très incertaines, car elles dépendent de l’ampleur de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées aux paiements sortants de la Russie. En revanche, une augmentation de 20 % des remises migratoires vers l’Ukraine est attendue en 2022. Le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a baissé au quatrième trimestre 2021, à 6,1 %, contre 6,4 % un an auparavant.

Amérique latine-Caraïbes

Les envois de fonds vers l’Amérique latine-Caraïbes ont bondi à 131 milliards de dollars en 2021, soit une hausse de 25,3 % par rapport à 2020, en raison de la forte reprise de l’emploi aux États-Unis pour les travailleurs nés à l’étranger. Les pays enregistrant des taux de croissance à deux chiffres sont le Guatemala (35 %), l’Équateur (31 %), le Honduras (29 %), le Mexique (25 %), El Salvador (26 %), la République dominicaine (26 %), la Colombie (24 %), Haïti (21 %) et le Nicaragua (16 %). Les flux enregistrés vers le Mexique comprennent les fonds reçus par les migrants en transit du Honduras, d’El Salvador, du Guatemala, d’Haïti, du Venezuela, de Cuba et d’autres pays. Les envois de fonds sont une importante source de devises fortes pour plusieurs pays dans lesquels ces flux représentent au moins 20 % du PIB, notamment El Salvador, le Honduras, la Jamaïque et Haïti. En 2022, les remises migratoires devraient progresser de 9,1 %, mais des risques de baisse subsistent. Le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région est resté pratiquement inchangé à 5,6 % au quatrième trimestre 2021 par rapport à l’année précédente.

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 7,6 % en 2021 pour atteindre 61 milliards de dollars, sous l’effet de fortes hausses vers le Maroc (40 %) et l’Égypte (6,4 %). Une progression qui s’explique par la croissance économique enregistrée dans les pays d’accueil de l’Union européenne, ainsi que par les migrations de transit, qui ont contribué à une hausse des envois vers des pays d’accueil temporaire comme l’Égypte, le Maroc et la Tunisie.

En 2022, on s’attend à un ralentissement de la croissance des remises migratoires vers la région, qui devrait s’établir à 6 %. Pour les pays en développement de la région MENA, les envois de fonds des migrants constituent depuis longtemps la principale source de ressources extérieures (61 % en 2021), devant l’aide publique au développement, l’investissement direct étranger (IDE) et les flux de placement et d’endettement. Le coût d’envoi de 200 dollars vers la région a diminué au quatrième trimestre 2021, à 6,4 %, contre 6,6 % un an auparavant.

Asie du Sud

En 2021, les remises migratoires vers l’Asie du Sud ont enregistré une croissance de 6,9 % pour se situer à 157 milliards de dollars. Bien qu’un grand nombre de migrants d’Asie du Sud soient retournés dans leur pays d’origine lorsque la pandémie s’est déclarée au début de l’année 2020, la disponibilité des vaccins et l’ouverture des pays du Conseil de coopération du Golfe ont permis un retour progressif dans les pays d’accueil en 2021, favorisant des flux de transferts de fonds plus importants. L’amélioration des performances économiques aux États-Unis a également contribué de manière importante à la croissance en 2021. Les envois de fonds vers l’Inde et le Pakistan ont progressé de 8 % et de 20 %, respectivement. En 2022, la croissance des transferts d’argent devrait ralentir à 4,4 %. Les remises migratoires constituent la principale source de devises pour la région et leur montant était plus de trois fois supérieur à l’IDE en 2021. L’Asie du Sud affiche le plus faible coût moyen des transferts de fonds dans le monde, à 4,3 %, ce chiffre restant néanmoins supérieur à la cible de 3 % fixée par les ODD.

Les remises migratoires à destination de la région Asie de l’Est-Pacifique ont reculé de 3,3 %, après une baisse de 7,3 % en 2020. Les flux ont atteint 133 milliards de dollars en 2021, soit un niveau proche de celui de 2017. Si l’on exclut la Chine, les envois de fonds vers la région ont progressé de 2,5 % en 2021.

Les transferts d’argent vers les Philippines ont bénéficié de la création d’emplois et de la hausse des salaires aux États-Unis, où vivent un grand nombre d’émigrés philippins. Parmi les pays où les volumes de remises migratoires constituent un pourcentage élevé du PIB figurent les Tonga, le Samoa, les îles Marshall, les Philippines et les Fidji.

Selon les prévisions, ces volumes devraient progresser de 3,8 % en 2022, si l’on exclut la Chine. Le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a baissé au quatrième trimestre 2021, à 5,9 %, contre 6,96 % un an auparavant.

Momar Diack SECK
Up Next

Related Posts