Elections américaines : Dérapages, attaques et moments fous de la campagne

Attaques sexistes, noms d’oiseaux et moments gênants… On se souviendra de la campagne présidentielle américaine de 2016 comme d’un affrontement haut en couleur. Peut-être même comme de   l’un des plus violents de l’histoire politique  outre-Atlantique, à l’image des débats très tendus entre Hillary Clinton et Donald Trump.

La personnalité explosive du milliardaire est pour beaucoup dans cette campagne parfois surréaliste. Mais les autres Républicains, tout comme sa rivale démocrate, ne sont pas en reste. Tous ont provoqué leur lot de polémiques et de malaises.

Un candidat a jugé « pitoyables » les supporters d’un de ses rivaux

Excès de spontanéité pour Hillary Clinton. Lors d’une soirée de levée de fonds à New York, la candidate démocrate n’a pas franchement joué la carte du fair-play envers les électeurs de Donald Trump. « Vous pouvez placer la moitié [de ses] partisans dans ce que j’appelle le panier des pitoyables », a lancé la candidate, fustigeant « les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ». Il va sans dire que ces propos ont suscité la colère de son rival républicain, qui a répliqué sur Twitter, et de son électorat.

Miley Cyrus a exhibé son corps pour soutenir un des candidats

Après avoir soutenu le « socialiste » Bernie Sanders, Miley Cyrus s’est finalement rangée derrière Hillary Clinton. Et la chanteuse à la langue bien pendue s’est contorsionnée pour mobiliser ses admirateurs, quitte à montrer son postérieur sur Instagram. « Embrasse mon cul de yogi si tu ne votes pas pour Hillary », dit son texte sous la photo. Alors, convaincus, les Américains ?

En pleine campagne, le FBI a ouvert une enquête sur l’un des candidats

La campagne d’Hillary Clinton a été perturbée par l’affaire de ses e-mails. En effet, de 2009 à 2013, alors qu’elle était secrétaire d’Etat, la candidate démocrate a utilisé une adresse e-mail personnelle pour ses activités professionnelles. Or, la loi américaine ne le permet pas. En juillet, Hillary Clinton a donc été entendue par le FBI dans cette affaire. Après avoir recommandé de ne pas poursuivre la candidate, l’agence a toutefois de facto rouvert son enquête fin octobre à la faveur de nouveaux éléments, à seulement onze jours de l’élection. *

Un candidat a évoqué la taille de son pénis lors d’un débat télévisé

Vous ne rêvez pas : le niveau des débats s’est parfois situé bien en-dessous de la ceinture. En mars, Donald Trump a évoqué ses virils attributs pour répliquer à l’un de ses adversaires, le sénateur Marco Rubio. « Il a fait référence à mes mains – ‘Si elles sont petites, alors quelque chose d’autre doit être petit’. Je vous assure qu’il n’y a aucun problème », a-t-il lancé, en faisant clairement référence à son pénis.

La femme d’un des candidats a plagié un discours de Michelle Obama

Il s’agit de… Melania Trump, l’épouse du candidat républicain. Son discours lors de la convention républicaine, en juillet, a fait sensation auprès des électeurs… et des journalistes. Ces derniers ont en effet remarqué que Melania Trump avait repris, quasiment mot pour mot, certains passages d’un discours de Michelle Obama. Les montages des deux discours sont terribles pour la femme de Donald Trump. Face au tollé, une collaboratrice de la famille Trump a finalement reconnu avoir intégré des mots déjà prononcés par l’actuelle Première dame.

En plein conflit syrien, l’un des candidats a demandé aux journalistes ce qu’était Alep

Incroyable, mais vrai ! Interrogé sur le conflit syrien par la chaîne MSNBC, le libertarien Gary Johnson a médusé le journaliste qui venait de lui demander ce qu’il ferait « à propos d’Alep » s’il remportait l’élection. Le candidat, gêné, lui a d’abord demandé de répéter, avant de lancer, manifestement perdu : « A propos d’Alep ? C’est quoi Alep ? » Le journaliste a dû préciser : « Alep est en Syrie. Il s’agit de l’épicentre de la crise des réfugiés. » Gary Johnson n’a pu que reconnaître un faux pas.

Un candidat a fait appel à une actrice de film érotique pour son clip de campagne

Un comble pour Ted Cruz, candidat-ultraconservateur ! L’équipe du candidat ultra-conservateur a choisi de réaliser un clip de campagne à l’aide de plusieurs militants… dont le passé n’a malheureusement pas été vérifié. C’est comme ça qu’Amy Lindsay s’est retrouvée à vanter les mérites d’un candidat… après avoir fait carrière dans le cinéma érotique. Mauvais genre. L’équipe de campagne a finalement retiré le clip.

En manque de soutien, un candidat a supplié ses supporters de l’applaudir

Pauvre Jeb Bush… C’est peu dire que le candidat républicain (et frère de) n’a pas rencontré le même succès que son aîné George W. Sa campagne a fait un flop magistral. Lors d’une réunion publique, le Républicain a même dû réveiller son jeune auditoire, visiblement peu captivé par son discours, en lançant un suppliant « Applaudissez, s’il vous plaît ». Les jeunes Américains ne lui ont pas fait l’affront de ne pas lui obéir.

Dans le passé, un candidat s’est vanté d' »attraper les femmes » par « la chatte »

Donald Trump n’a pas (encore ?) remporté l’élection américaine, mais il reçoit déjà sans conteste la palme du candidat le plus obscène. Début octobre, une vidéo datée de 2005 a ressurgi, dans laquelle le milliardaire savoure son aura auprès des femmes. « Quand on est une star, elles nous laissent faire. On fait tout ce qu’on veut (…). Les attraper par la chatte… On peut tout faire ! », s’exclame-t-il sans remarquer que son micro enregistre ses propos. La révélation de ces déclarations a provoqué une vive polémique aux Etats-Unis, tant auprès des élus républicains que des femmes, notamment les victimes d’abus sexuels.

Un candidat a fait un malaise lors d’une cérémonie officielle 

Le 11 septembre, à New York, Hillary Clinton quitte dans la précipitation les commémorations des attentats de 2001, officiellement en raison d’un « coup de chaud ». En regagnant son véhicule,  la candidate démocrate est prise d’un malaise. Elle est rattrapée in extremis par sa garde rapprochée, mais la scène, filmée, a fait le bonheur de certains de ses adversaires, qui l’accusent de cacher une grave maladie. Quelques heures plus tard, le camp Clinton confesse que la démocrate souffre d’une pneumonie.

Un candidat a brûlé son téléphone après la révélation de son numéro lors d’un meeting

L’histoire implique évidemment Donald Trump. Lors d’un discours, le milliardaire s’est amusé à dicter le numéro du sénateur Lindsey Graham, candidat à l’investiture républicaine. La réaction de l’intéressé ne s’est pas fait attendre. En colère, le sénateur a essayé toutes les méthodes pour réduire en bouillie l’appareil. Compilation dans cette vidéo.

 Un candidat a mangé des tacos pour plaire aux Mexicains

Après avoir régulièrement insulté les Latino-américains, qualifiant certains immigrés de « violeurs » et promettant de « tous les expulser », Donald Trump a tenté de se réconcilier avec cet électorat. « J’aime les Hispaniques ! », a-t-il tweeté en mai, à l’occasion de la commémoration de Cinco de Mayo, une date importante pour les Mexicains. Le candidat a accompagné cette déclaration d’amour d’une photo de lui, tout sourire, en train de déguster un taco.

Un candidat a fait cuire du bacon sur son fusil d’assaut

Ted Cruz, ce cuisinier hors pair. Le candidat républicain a offert aux Américains une recette très personnelle dans une improbable vidéo. On l’y voit évoquer les deux passions de ses concitoyens : le bacon et les armes. Ted Cruz y ajoute la cuisine. « Au Texas, nous ne cuisinons pas le bacon de la même manière que les autres », dit-il en enroulant la poitrine de porc autour du canon de son fusil d’assaut, avant de tirer plusieurs balles. Magie : la viande est grillée en quelques balles.

Un candidat a profité d’une conférence de presse pour faire la pub de ses steaks

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Cela pourrait être la devise de Donald Trump. A plusieurs reprises lors de la campagne, le candidat et milliardaire a vanté sa réussite (contestée) dans les affaires. Lors d’un meeting organisé après les primaires dans le Michigan et le Mississippi, Donald Trump a ainsi profité de la tribune pour faire la publicité de son vin et de ses steaks, raconte CNN (en anglais).

Agacé par une journaliste, un candidat a sous-entendu qu’elle devait avoir ses règles

Donald Trump, l’ami des femmes ? La polémique sur les menstruations de la journaliste de Fox News, Megyn Kelly, a montré le contraire. En 2015, agacé par ses questions lors du premier débat de la primaire républicaine, le milliardaire a sorti cette élégante explication : « On pouvait voir du sang sortir de son… de partout. » Tout au long de la campagne présidentielle, le milliardaire s’est acharné contre la journaliste, la traitant de « folle » à de nombreuses reprises.

Un candidat a imité un handicapé à la tribune

Encore un bien beau moment malaise, signé… Donald Trump ! En 2015, lors d’un meeting en Caroline du Sud, le milliardaire a défrayé la chronique après s’être moqué d’un journaliste du Washington Post souffrant d’arthrogrypose, une maladie congénitale handicapante. Le candidat n’a pas hésité à imiter les gestes saccadés du reporter qui l’avait auparavant critiqué dans un article. Il a ensuite juré ne pas avoir été au courant de sa maladie et qu’il ne s’agissait là que d’une coïncidence.

Source francetvinfo.fr 

Pape Ismaïla CAMARA
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