Djilakh–Sedima et Ndingler : Cet éternel litige foncier qui hante le sommeil

L’histoire des 80 hectares de terres qui opposent les villages de Ndingler à la SEDIMA SA continue d’alimenter les débats. Après la marche organisée par les habitants du village de Ndingler qui accusent l’homme d’affaire Babacar Ngom de les avoir spolié avec l’aide de l’Etat, une partie des djilakhois sont montés au créneau pour soutenir l’ancien patron de Sédima. Le conseiller municipal de Djilakh, le chef de village ainsi que les notables ont réclamé la paternité des terres litigieuses.

La hache de guerre sur le litige foncier de Ndingler a été déterrée. Après la marche des paysans qui dénoncent le fait que leurs terres sont arra-chées par l’Etat du Sénégal qui a attribué un titre foncier à l’homme d’affaire Babacar Ngom, c’est au tour des populations de Djilakh de prendre fin et cause pour l’accuser. La semaine dernière (Jeudi), Aliou Faye habitant à Djilakh, le chef de village et les notables ont dénoncé la politisation du dossier tout en confortant Babacar Ngom.

Lors d’un point de presse tenu, ils ont eu à faire savoir qu’ils n’apprécient pas la position d’Amnesty International qui n’est pas habilitée à répondre objectivement à ce pro-blème. Selon ces jeunes, Seydi Gassama a manipulé leurs voisins de Ndingler pour les embarquer dans une manifestation qui n’avait pas son sens d’être puisque les terres ont été légalement et légitimement cédées à Babacar Ngom.

« Seydi Gassama a eu le culot de se prononcer dans cette affaire-là en disant qu’on doit donner les 80 hectares à la population de Ndingler. Nous lui disons qu’il n’a qu’à arrêter ce combat car nous sommes au courant de toutes ses manigances pour transporter les gens et les inciter à dénoncer » a pesté Aliou Faye, conseiller municipal de la commune de Sindia.

Très en verve, il demande au préfet de Mbour de mettre fin à l’arrêté interdisant l’exploitation des champs car dit-il, ces terres sont dans la commune de Sindia et dans leur village et que rien ne saurait les en priver. « Nous avons légalement cédé ces terres à Babacar Ngom et lorsqu’il est venu, il a trouvé qu’il y avait des gens qui avaient des attributions mais vu que le projet est porteur d’emplois, ces gens ont accepté de céder leurs terres. Nous sommes un village où l’emploi se fait désirer donc s’il y a des personnes qui veulent lutter contre le projet c’est parce qu’ils veu-lent continuer de nous imposer la misère » a ajouté Aliou Faye.

Pour sa part, le chef du village Malick Ndiaye se veut formel. A l’en croire dans la cession des terres, rien n’a été illégal car trois audiences publiques ont été organisées et les populations de Djilakh avaient donné leur accord. Mieux, poursuit-il, si ces terres devraient leur être retournées, c’est au villageois d’en recevoir.

« Nous sommes déçus du comportement de Seydou Gassama qui nous a condamnés sans nous donner une occasion de nous défendre. Quand il y a un problème, la moindre des choses est d’écouter les deux parties. Malheureusement, jusque-là, il ne nous prête pas une oreille attentive. Notre village est antérieur aux villages mitoyens. Ces terres sont les nôtres et aucune personne ne peut en réclamer la paternité. Notre village a trop cédé mais il faut le dire, il est temps de mettre fin à cela.

C’est l’Etat du Sénégal qui doit prendre ses responsabilités soit de confirmer la cession à Babacar Ngom soit de nous les remettre » avait soutenu le chef de village de Djilakh. En 2012, la communauté rurale de Sindia avait attribué 300 ha à l’homme d’affaires Babacar Ngom au nom de la SEDIMA SA. Malheureusement, il se trouve que cette superficie avait empiété les champs des habitants de Ndingler. Au moment de clôturer, l’homme d’affaire a voulu prendre les terres estimées à peine 80 ha mais ces derniers, vu que cet espace est la plus fertile de leur terre, ont opposé un niet catégorique.

Après l’intervention du ministère de l’intérieur autorisant les paysans à retourner dans leurs champs lors de la première année du litige, le préfet d’alors Mor Talla Tine avait publié un arrêté l’année suivante interdisant l’accès de la zone à la SEDIMA SA et aux villageois. Après la moisson catastrophique de cette année, les habitants de Ndingler se sont levés de nouveau pour exiger la restauration de cet espace suffisant pour ceux de Djilakh qui constituent un bouclier de Babacar Ngom de dire niet et de réclamer la propriété de cette zone

Le Mandat

Dieyna SENE
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