Dialogue national et parrainage : Les «dysfonctionnements et griefs» relevés par le pôle de l’opposition ayant pris part aux concertations

Le Dialogue national engagé pendant ces 3 dernières semaines a accouché de plusieurs points d’accord. Des points de désaccord et d’autres non débattus ou même entamés mais non épuisés ont aussi été au cœur des échanges menés par les parties prenantes de ces concertations initiées par le président de la République.

Cependant, si les 12 points d’accord et les 4 points de désaccord sont les plus en vue dans les conclusions produites, à l’issue de ce dialogue national, il faut dire que l’exploitation du rapport a permis de lister «un ensemble de dysfonctionnements et griefs» relevés par le pôle de l’opposition alors que celui-ci critiquait «le système de parrainage tel qu’il est fait au Sénégal».

Il apparait dans ce lot d’anomalies relevées «que le fichier électoral n’est pas mis à la disposition des partis politiques légalement constitués alors que le ministère de l’Intérieur l’a remis au Conseil constitutionnel après l’avoir miné d’irrégularités ;

le pourcentage élevé du nombre de signatures requises (0,8 à 1% du fichier général des électeurs) ; dépôt de candidature chaotique ; le logiciel et le système de vérification des parrainages par le Conseil constitutionnel ;

les doublons externes (parrainage sur plus d’une liste) ; les rejets de dossiers sans aucune possibilité de régularisation ‘’rejets non régularisables’’ ; l’invalidation d’un parrainage par une erreur matérielle et autres motifs ;

non contrôle par le Conseil constitutionnel des signatures à travers les fiches de parrainage conformément à la loi ;

les membres de la Société civile désignés en qualité d’observateurs auprès du Conseil constitutionnel ont publiquement révélé, entre autres, ne pas disposer des informations nécessaires sur les outils de contrôle mis en œuvre par le Conseil et au non accès au fichier général des électeurs». Mais également «la non présence de la CENA dans le processus de contrôle, etc.».

Le constat fait et ces dysfonctionnements et griefs déplorés, le pôle de l’Opposition a fait, à ce sujet, plusieurs propositions. De ces propositions faites, l’on peut retenir la «possibilité, pour un électeur, de soutenir autant de candidatures qu’il souhaite pour le parrainage citoyen et par conséquent, la suppression des sanctions qui étaient prévues» ; le fait de «fixer un nombre en valeur absolue pour le parrainage citoyen entre 25 000 et 30 000 signatures» ;

«avoir un «organisme indépendant» qui fonctionne en toute transparence avec la présence des mandataires de tous les candidats, de la CENA, et des observateurs accrédités» ;

«avoir un référentiel d’évaluation connu au préalable par les acteurs, notamment les critères et exigences de vérification du fichier électronique» ; «instaurer un système de contrôle simple qui assure que l’électeur a effectivement parrainé le nombre de candidats qu’il souhaitait».

Pour la Société civile, la question du système de parrainage mérite une étude approfondie. Elle milite, en ce sens, pour une solution concertée et bien encadrée afin d’alléger, supprimer ou parfaire certains aspects du logiciel de contrôle. Pour cette dernière, plusieurs faiblesses liées au système de parrainage sont à relever.

Elle a listé, à ce sujet, le choix du «Conseil constitutionnel comme juge et partie» ; «l’absence de consensus sur le choix du logiciel» ; «le flou autour du concept ‘’rejet pour autres motifs’’ ; «le mode de contrôle expos, source d’élimination de plusieurs candidats» ; «l’absence de contrôle à partir des supports physiques».

La Société civile a proposé, entre autres. «la mise en place d’une Commission nationale de vérification du parrainage» ; «un choix consensuel du logiciel de vérification» ; «un contrôle concomitant pour prévenir les rejets liés aux doublons externes» ; «l’instauration du parrainage optionnel, notamment par les citoyens, les députés et les élus locaux».

Vox populi

Dieyna SENE
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