Débâcles De Beenoo Book Yakaar: Ces têtes ayant précipité la déroute du régime !

La débâcle de la coalition benno bokk yakar n’est pas une surprise, c’est l’ampleur qui l’est. Pourtant, depuis le mois de mars après les émeutes, les observateurs ne cessaient d’alerter sur la mauvaise pente dans laquelle se sont engouffrés certains cadors presque intouchables dont l’arrogance et le manque de clairvoyance en politique vont précipiter le régime de Macky Sall dans l’abîme. Yankhoba Diattara, Antoine Diome, Mahmoud Saleh, Doudou Kâ entre autres ont causé beaucoup de torts qu’ils n’en ont subis. Le Mandat

On ne peut faire un diagnostic de la défaite de la coalition de la mouvance présidentielle sans pour autant citer les noms de certaines personnalités dont les agissements ont été déterminants dans cette débâcle. Depuis l’élection présidentielle de 2019, Macky s’est esseulé et plusieurs responsables ont voulu le présenter comme un génie politique alors qu’il s’engouffrait dans la mauvaise voix. Certes, la hausse des denrées de première nécessité, la pandémie de la Covid 19 et la justice partiale ont été quelques-unes des armes fatales au régime mais les agissements de ses compagnons se sont révélés comme étant plus gangréneux.

Mahmoud Saleh : L’homme Des Combines Politiques

La puissance de Mahmoud Saleh en politique se résume à sa capacité de manipulation. Durant les investitures, il a été la principale cible indexée pour avoir joué un rôle crucial dans le choix des candidats. Ancien responsable du parti de Eleuk Sénégal, Mahmoud a quitté son parti pour rallier l’Alliance pour la République (APR).

Le malheur ne venant jamais seul, en plus de s’être attiré la foudre de ses camarades à cause des micmacs politiques, le trotskiste a fait une déclaration qui a eu le malheur de donner une portée nationale aux élections locales qui étaient devenues un référendum pour ou contre un troisième mandat.

«Les élections locales à venir ne seront locales que de nom. C’est des élections politiques, c’est des élections nationales. Peu importe la personne qui incarne notre liste, elle n’est pas déterminante. C’est l’enjeu politique contenu dans les élections qui est déterminant. Les résultats seront déterminants pour les élections législatives qui se tiendront cinq mois après. Nos résultats vont trancher le débat sur la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024» avait-il soutenu.

Après cette sortie, tout de même inattendue, l’opposition ne s’est pas fait prier pour exploiter les failles de la communication du chef de cabinet du Président de la République en donnant au scrutin l’allure d’un référendum.

Ainsi, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall, Malick Gackou, Aïda Mbodj, Déthié Fall, Habib Sy, Cheikh Tidiane Youm et Ousmane Sonko à la tête, feront le tour du Sénégal. Si à Mbour la coalition BBY a gagné 12 communes sur 16 ainsi que le conseil départemental, ce fut une véritable déroute dans les autres villes dont les quatre départements de la région de Dakar (Dakar, Pikine, Guédiawaye, Keur Massar et Rufisque), à Thiès, Ziguinchor, Diourbel, Tivouavone (Département) et Kaolack gagné par Serigne Mbaye Mboup. Parmi les grandes circonscriptions électorales, seuls Mbour et Saint Louis ont échappé à la razzia

Antoine Diome : Politisation De L’administration Territoriale

S’il y a quelqu’un qui a fait la promotion de Ousmane Sonko en si peu de temps, c’est bien Antoine Félix Abdoulaye Diome. Son arrivée au Ministère de l’Intérieur a été un tournant important dans la montée en puissance de l’opposition dont il avait pour mission de la réduire après avoir réussi à écarter Karim Wade et Khalifa de la course à la présidentielle.

Malheureusement, la manière dont il manage son Ministère prouve que l’homme n’a pas trouvé chaussure à son pied. En plus des déclarations incendiaires suite à l’hécatombe engendrée par la dernière vague du phénomène Barça ou barsakh en 2020 durant laquelle plus de 500 jeunes sénégalais avaient trouvé la mort et lors des émeutes du mois de mars 2021 où il a accusé les manifestants de terroristes, le rôle de Diome contre l’opposition a fini par mettre Société Civile et opposition dans un même camp.

Voir des nervis jalonner le cortège présidentiel a été l’une des images les plus hideuses de la république ayant fait naître un sentiment d’indignation dans les rangs des forces de sécurité et de défense. Comme si cela ne suffisait pas, le Ministre de l’Intérieur envenime la situation en torpillant le processus électoral avec l’Administration territoriale comme bras armé.

Pire, pour atteindre son objectif, il est allé jusqu’à défier sa famille naturelle qui est la magistrature en poussant les Préfets et les SousPréfets à se pourvoir en cassation à la Cour Suprême. A lui seul, Antoine Diome a éliminé des dizaines de listes de l’opposition. Cet homme réputé être un casseur d’opposant, a fini par écorner l’image du Président et du régime.

«C’est l’acte le plus ignoble que l’histoire retiendra. Comment peut- on peut se servir de l’Administration territoriale dont le but est de jouer le rôle d’arbitre pour qu’elle prenne part à un combat ? Ceci est dangereux » a dénoncé Pape Sané de Walf TV. Pour sa part, le constitutionnaliste Ngouda Mboup estime que le Ministre a posé des actes gravissimes en éliminant volontairement des listes de l’opposition alors que les Cours d’Appel les avaient rétablies.

Durant la période pré-électorale, l’interdiction de la caravane de Barthélemy Dias alors que Diouf Sarr se pavanait dans les rues, a créé un tollé général. Ces agissements de ses services vont augmenter la côte de popularité des adversaires du régime. D’ailleurs, beaucoup de voix ont dénoncé les failles récurrentes et gravissimes que le magistrat a accumulées depuis son arrivée à Place Washington.

Ces agissements ont causé un ras-le-bol général où activistes et opposants ont été pourchassés entraînant selon certains des arrestations arbitraires. Depuis son arrivée, Antoine Félix Abdoulaye Diome multiplie les gaffes, faisant de lui l’une des personnalités les plus décriées qui ont précipité la descente aux enfers du régime. Pourtant, Alioune Ndao, ancien Procureur spécial de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), avait bien averti son jeune frère en lui conseillant de faire attention.

Doudou Kâ : Le Trouble-fête Qui A Enfoncé La Mouvance Au Sud

Macky aura tout donné à ses proches mais il n’y a pas un retour du bâton. Doudou Kâ qu’on accuse d’avoir laissé une dette d’une ardoise de 2 milliards au FONGIP, a été promu Directeur Général de l’AIBD, un poste plus prestigieux. Étant un militant de l’ombre, il est sorti de l’anonymat lorsque ses militants ont attaqué Ousmane Sonko.

Le 13 octobre dernier, les nervis que le DG aurait recrutés ont pris d’assaut le bâtiment où se tenait la rencontre entre Ousmane Sonko et les membres de l’UNACOIS. A la suite de cette attaque, Ousmane Sonko qui était parti au sud pour faire des visites de courtoisie, a attiré l’attention. Le journaliste Mame Birame Wathie disait d’ailleurs que cette attaque était bénie car Ousmane Sonko qui n’avait pas mobilisé dans le sud depuis les évènements de mars, a organisé au lendemain de l’attaque une caravane dans la ville de Ziguinchor en drainant un monde fou.

Une semaine plus tard, les partisans de Doudou Kâ refont le même scénario en s’attaquant au cortège de Ousmane Sonko à l’aéroport. Cette fois, la riposte des Pastéfiens a été très coriace et ils blessent plusieurs militants de Doudou Kâ. Ainsi, Doudou Kâ multipliait les chances de Ousmane Sonko de creuser l’écart entre le Pastéfien en chef et ses futurs adversaires.

Dans une zone où les populations entretiennent des relations de fraternité entre opposants et pouvoir, le comportement répressif de Doudou Ka a mis ses alliés dans une mauvaise posture. C’est pourquoi, après l’acte commis par le Dg de l’AIBD, les leaders politiques du Sud: Abdoulaye Baldé, Toussaint Manga et Benoit Sambou se sont désolidarisés de Doudou Kâ.

Yankhoba Diattara : Un Marchand D’illusions Aux Déclarations Incendiaires

Le Ministre des Télécommunications et de l’économie numérique et son mentor Idrissa Seck font partie de la dernière cohorte des derniers transhumants de la mouvance présidentielle. Malheureusement, cet acte qui est condamné et condamnable par les citoyens, n’a pas empêché l’homme de porter un combat dont il a été dans un passé encore récent l’un des pourfendeurs.

Ainsi, il avait promis de mettre fin aux interventions des internautes allant jusqu’à proposer un projet de loi contre les réseaux sociaux. Dans ce projet de régulation des réseaux sociaux, le numéro 2 de Rewmi a vendu du vent au Président de la République qui l’avait cru jusqu’à proférer des menaces contre les internautes. Pire, le ministre a franchi le Rubicon en demandant l’immolation des personnes qui allaient commettre un trouble à Thiès. Une déclaration incendiaire qui a causé un tollé.

Yakhoba Diattara a été battu à plate couture par la coalition YAW à Thiès. Le comportement inélégant, l’arrogance et les calculs politiques des «hommes du président» sont entrés de commettre un tort à leur leader.

Le réveil de l’opposition qui se regroupe dans la coalition yéwi Askanwi a été renforcé grâce aux multiples erreurs de la mouvance présidentielle dont certains responsables se distinguent par leur discours incendiaire, la boulimie foncière et la mal gouvernance

Le Mandat

Pape Ismaïla CAMARA
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