Crise dans l’arène : Les lutteurs en rébellion contre le CNG

Les tensions montent entre les lutteurs et le Comité national de gestion de la lutte (CNG). Gris Bordeaux, Balla Gaye II, Ama Baldé, et Tapha Tine ont récemment exprimé leur mécontentement face à l’attitude du CNG lors de leur dernière confrontation. Ils estiment que Bira Sène et son équipe doivent s’expliquer sur les sanctions pécuniaires jugées abusives après chaque gala.

Le CNG, chargé de réguler le milieu de la lutte, est de nouveau sous le feu des critiques. Après avoir résisté aux revendications des anciens lutteurs qui réclamaient son départ, Bira Sène avait conservé la confiance des autorités pour continuer son mandat, malgré le changement de régime. Doté de pouvoirs étendus pour guider le CNG vers une fédération, Bira Sène semble aujourd’hui en difficulté.

Dimanche dernier, lors de leur face-à-face contre Ama Baldé, Gris Bordeaux a dénoncé avec véhémence les pratiques du CNG. Selon lui, la gestion de Bira Sène est injuste : « Les sanctions financières ne sont pas justifiées. On pénalise parfois les lutteurs pour avoir dépassé le temps alloué aux chorégraphies. C’est absurde. De nombreux amateurs viennent au stade justement pour voir ces chorégraphies. J’invite le ministre des Sports à observer de près comment le CNG gère les finances des lutteurs. Il est temps que le Jub Jubël Jubënti intègre le CNG », a déclaré Gris Bordeaux.

Les lutteurs estiment qu’il est temps de mener un combat unifié contre ces pratiques. « J’appelle tous mes frères lutteurs à se mobiliser. Les sanctions sont infondées. Le CNG agit de manière arbitraire. Ensemble, nous sommes plus forts que Bira Sène et son équipe », a ajouté le président des lutteurs en activité.

Balla Gaye II, après sa victoire contre Tapha Tine, a exprimé sa colère suite à une sanction financière de plus de deux millions de FCFA. Le lutteur de Guédiawaye considère ces amendes comme excessives : « Le CNG ne donne aucune explication pour ces sanctions. On m’a retiré un million de FCFA pour avoir escaladé le mur du stade, alors que j’attendais devant la porte pendant une heure sans pouvoir entrer. Ce que font les membres du CNG, c’est du vol. Nous devons nous unir pour les affronter. C’est un combat que nous gagnerons avec l’aide des anciennes gloires », a affirmé le champion.

Ama Baldé, quant à lui, a dénoncé le silence du président du CNG, Bira Sène, face à la crise actuelle de la lutte. « Depuis le début de ma carrière, j’ai été défalqué de 75 millions de FCFA. Lors de mes combats contre Modou Lô et Gris Bordeaux, on m’a retiré six millions de FCFA sans raison valable. La réponse que j’ai obtenue, c’est que j’avais allumé une bougie », a-t-il expliqué.

Ama Baldé estime que le CNG ne répond plus aux attentes des lutteurs : « Nous n’avons à nous en prendre qu’à nous-mêmes. Nous avions la possibilité d’élire Tyson à la tête du CNG, mais nous avons choisi Bira Sène. Il nous faut des leaders comme Tyson ou Tapha Guèye, qui ont été lutteurs et comprennent nos réalités », a conclu Ama Baldé.

Avec Le Quotidien L’As

Oumou Khaïry NDIAYE
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