Ils sont 300 récipiendaires qui viennent de recevoir leurs attestations suite à une formation dans les filières des fruits et légumes, marketing digital, en infographie et en montage vidéo. Ces jeunes constitués d’anciens détenus et des pensionnaires des structures carcérales vont ainsi préparer leur réinsertion sociale. Le maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias qui a présidé la cérémonie de remise des attestations en a profité pour parler des conditions de travail des agents de l’administration pénitentiaires.
«J’en profite en tant qu’ancien taulard, pour saluer respectueusement l’ensemble des membres de la garde pénitentiaire. Ce sont des agents qui travaillent dans des conditions assez particulières pour ne pas dire misérables. Je profite de cette tribune pour faire un plaidoyer pour les gardes pénitentiaires, au même titre que la Douane, la Police, la Gendarmerie», a dit le maire de Dakar.
Revenant sur l’ordre du jour, il a estimé que «la problématique pour la réinsertion sociale des anciens détenus doit mobiliser l’Etat central, les collectivités territoriales, les familles, la société civile, pour faciliter le retour dans la société. Mettre en place des mécanismes de réinsertion, la formation socioprofessionnelle est un long processus qui doit préparer le détenu durant le séjour carcéral mais accompagner après sa sortie».
Barthélemy Dias a aussi évoqué la dure vie, post carcérale avant de souligner la nécessité de «briser les chaînes des anciens détenus dans les mailles de leur passé carcéral. Une peine privative de liberté est infligée à une personne pour une réparation d’un tort commis. Mais, elle doit être un prétexte de réhabilitation sociale et d’un retour à la société».
«Ce projet de formation pour la réinsertion socioprofessionnel que nous avons initié vise à redonner le savoir-faire et le savoir-être des anciens détenus dans la société. Pour la prochaine formation la filière mécanique sera à l’honneur et le nombre de récipiendaires sera revue à la hausse avec la même couche», a-t-il annoncé.
Sidy Yakhya Diouf représentant des autorités pénitentiaires a aussi expliqué les difficultés rencontrées dans leurs missions » notre deuxième mission, c’est la réinsertion sociale. Pour cela, il faut des moyens suffisants pour l’accomplir. Aussi des mesures d’accompagnement à tous les niveaux. Cette initiative doit faire tache d’huile, car c’est une obligation. Notre mission s’arrête dans la détention pas le post-carcéral», a-t-il dit.
Du coté des anciens détenus, leur porte-parole du jour, Abdoulaye Wade a, quant à lui, demandé que les détenus soient répartis par catégorie, selon le délit. Occasion qu’il a saisie pour lancer un appel aux autorités. «Nos camarades demandent du matériel de travail et pour ne pas garder leurs diplômes dans les tiroirs. Il faut que nous intégrons les entreprises», va-t-il ajouté.
Malal Talla qui a pris part à cette rencontre, a invité les autorités à accorder une attention particulière aux anciens détenus. «Le plus difficile pour un ancien détenu, c’est d’assumer son passé. Il mérite une deuxième chance pour une réconciliation avec la société. La dimension inclusive de cette initiative est qu’il faut investir dans les quartiers pour tuer le mal à la racine, la prison des mineurs pour anticiper la réinsertion sociale».
Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, pour sa part, a promis aux récipiendaires, une enveloppe de 10 millions FCFA pour un accompagnement vers l’employabilité.
Vox