CONSEQUENCE DE LA COVID-19 EN AFRIQUE :Presque 30 millions d’emplois pourraient disparaître

La Banque Africaine de Développement (Bad), « Perspectives économiques en Afrique 2020 en période de covid-19», estime que 25 à 30 millions d’emplois pourraient être perdus en raison de la pandémie.

« Environ 773,4 millions d’africains étaient employés en 2019, chiffre qui, selon les hypothèses antérieures à la COVID–19, devait passer à 792,7 millions en 2020. L’élasticité de la croissance de l’emploi en Afrique, basée sur des données historiques depuis 2000, montre que pour chaque 1 % de croissance du PIB, l’emploi augmente de
0,4 %. Cette corrélation implique que la récession de 2020 pourrait entraîner une perte d’emploi pour des millions de travailleurs vulnérables. Dans le cadre du scénario de base avec une contraction du PIB de 1,7 %, on estime à 24,6 millions la perte d’emplois en 2020. Dans le scénario pessimiste avec une contraction de -3,4 % du PIB, presque 30 millions d’emplois pourraient disparaître », précise-t-on dans le document.
D’après le document susmentionné, les principales victimes seront surtout les travailleurs pauvres, qui représentent près de la moitié des salariés. Et la crise devrait affecter aussi la nature des emplois préservés, car les salaires et les heures de travail des personnes travaillant dans le secteur formel devraient être, revus à la baisse, et le nombre de travailleurs passant dans le secteur informel comme stratégie de survie pour maintenir un revenu dans un contexte de confinement et de restrictions, devrait augmenter.
Et le document de préciser : « Les mesures visant à contenir la propagation du virus aggravent l’impact de la pandémie sur le chômage. Celles-ci incluent en particulier la distanciation sociale, les restrictions de mouvement et le confinement général. Ces mesures ont ralenti la propagation du virus, mais ont interrompu l’activité économique dans les régions touchées. Les données tirées des rapports Google COVID–19 sur la mobilité communautaire montrent un déclin brutal de la mobilité des personnes alors que la distanciation sociale et le confinement s’installent dans tous les pays d’Afrique ».
D’après la source, les données montrent des changements dans le nombre de visites aux centres de loisirs, épiceries, parcs, et lieux de travail par rapport aux semaines de référence du 3 janvier au 6 février 2020. Et la mobilité moyenne de la communauté a décliné de 44 % par rapport à la valeur médiane pour le même jour de la semaine dans la période de référence de cinq semaines du 3 janvier au 6 février.
« La baisse est généralisée dans le commerce et les loisirs, avec les visites dans les cafés, restaurants, parcs à thème, cinémas et centres commerciaux diminuant de 54 %, l’utilisation des transports de 52 %, la fréquentation des lieux de travail de 36 %, et courses dans les épiceries, pharmacies et entrepôts alimentaires de 35 %. Les différentes mesures que les gouvernements ont mises en place pour limiter les contacts sociaux ont ainsi considérablement limité la circulation des personnes », mentionne la source.
Et le document note que pour résumer, la COVID–19 a plongé beaucoup d’économies africaines dans un « coma artificiel ». Et les décideurs politiques doivent maintenant planifier une stratégie pour sortir du confinement et remettre les gens au travail sans compromettre la santé et la sécurité publiques.

Saër DIAL

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