Cheikh Oumar Diagne, Directeur Des Moyens Généraux de la Présidence : «Je suis le meilleur défenseur de l’héritage orthodoxe laissé par nos saints hommes de DIEU»

Invité, avant-hier, de l’émission «Débat de fond» sur la 2Stv avec Astou Dione, Cheikh Oumar Diagne est revenu sur la polémique avec les familles religieuses. Mais en prenant le soin de préciser d’emblée : «mes rapports avec les familles religieuses sont belles et empreintes de courtoisie. D’abord je ne suis pas d’accord avec le terme ‘këru diine’ (ndlr : littéralement maison religieuse), parce que la religion musulmane est une, toutes les ‘ta­riixaa’ (confréries) sont dans la religion quand bien même chacune à sa voie pour aider les gens à obtenir l’agrément de DIEU. Donc je ne peux y voir rien de négatif, ni de mal». Il ajoute : «j’ai une profonde révérence pour les fondateurs de nos confréries, je les adule.

A propos de la polémique dont on parle, il y en a même qui ont créé des propos pour dire que je déteste les confréries, que je n’aime pas les guides religieux. Et d’ailleurs, je fais partie d’une confrérie, la tidianya et j’ai un guide religieux en la personne de Mawlana Cheikh Ibrahima Niasse, donc je suis affilié à Kaolack et je ne suis pas un disciple quelconque. Le Cheikh qu’il y a dans mon nom, personne ne sait d’où cela vient, ce n’est pas dans mon état civil».

Donc, poursuit COD : «je suis dans une confrérie et je crois aux écritures de nos hommes saints. J’estime que je suis le meilleur défenseur, aujourd’hui, de l’héritage orthodoxe qu’ont laissé nos saints hommes de DIEU. Eux ils étaient dans une démarche claire, dans l’orthodoxie, pas dans le folklore dans lequel sont, aujourd’hui des gens comme moi. Ils n’étaient pas dans ça et n’ont pas enseigné cela. Donc il n’y a même pas de combat à créer pour dire que je suis contre les confréries».

«Je voue une profonde révérence à Seydi El Hadji Malick, Oumar Foutiyou, Cheikh Ahmadou Bamba…»

Il explique être né dans une ambiance familiale tidiane, d’un père imam, «Moukhadam» d’El Hadji Malick, président Jammia Seyndi El Hadji Malick de Dakar, dans une maison QG de «dahira» chaque jeudi et où il s’est familiarisé avec les préceptes de la confrérie tidiane. «Serigne Touba, c’est mon guide Cheikh Ibrahima Niass qui me l’a fait connaitre. Dans son premier ouvrage, Ruhul Adab, il l’y a désigné dans sa dimension et magnifié qui il est. Si vous regardez mes vidéos et émissions, vous comprendrez toute la révérence que je voue à Seydi El Hadji Malick, Oumar Foutiyou, Cheikh Ahmadou Bamba. Pour moi, ils sont des étoiles qui ont marqué le monde. Et suivre l’un quelconque d’entre eux peut faire éviter la perdition. C’est mon intime conviction».

 

Dénonçant «la mauvaise foi» de ceux qui charcutent ses propos pour chercher à soulever les gens contre lui à propos de la fin des confréries, COD souligne que «si les gens avaient pris en compte le contexte dans lequel il parler, ils auraient pu comprendre ce qu’il voulait dire». Et de persister : «je crois en la fin des confréries dans ce monde parce que même la religion finira. Les confréries ne sont que des filiales de la religion. Ahi­rouzame (la fin des temps) comme l’enseigne le Prophète, il n’y aura plus personne qui va adorer DIEU sur terre.

Le Prophète a même enseigné que DIEU reprendra Son Coran. Et ça c’est le processus final. On va tendre vers ça. Et plus, on y va, plus la religion faiblira, de même que les confréries. Donc ce que je disais, c’était un appel pour qu’on préserve encore mieux nos confréries, le legs de nos saints hommes de DIEU, mais pas la volonté de faire disparaitre les confréries.

Autant faire disparaitre alors les déviants, homosexuels. Moon engouement et mon combat, c’est contre le mal, mais je n’ai aucun problème avec les confréries. On a fait remonter à la surface des vidéos de 2016, 2017, 2018 qui devraient même faire questionner les gens doués de raison, sur l’occurrence de les remettre au goût du jour en 2024».

 

«…Ils sont des étoiles qui ont marqué le monde. Et suivre l’un quelconque d’entre eux fait éviter la perdition»

 

Cheikh Oumar Diagne a aussi contre-argument face à ceux qui l’accusent d’avoir dit qu’il y a des symboles maçonniques dans l’architecture des mosquées jusqu’à la grande mosquée de Touba. Il rappelle que la vidéo date de 2018 dans un contexte de combat contre la franc-maçonnerie où il était le porte-parole du Collectif Non à la franc-maçonnerie quand les maçons voulaient organiser à Dakar les REFRAM et que cette lutte avait fait échouer. Rencontre qui avait finalement été délocalisée au Congo.

«C’est dans ce cadre que j’avais dit que les Maçons nous ont infiltrés et que nous musulmans, devons nous mobiliser pour faire face aux malveillants qui tentent de saboter notre religion. Je ne parle même pas de nos mosquées au Sénégal, même à La Mecque, ils ont essayé de faire figurer des symboles du maçonnisme, ça ne veut pas dire que les Saoudiens sont des non-croyants ou des francs-maçons. Nos tapis de prière, il y a des symboles bizarres qu’ils y incrustent, ce qui ne signifie pas que ceux qui prient sur ces tapis est un franc-maçon.

On doit être plus regardant sur les architectes à qui on confie les travaux de nos grandes mosquées», peste-t-il non sans prévenir : «leur plus grande victoire, c’est de pouvoir parasiter nos lieux de culte par leurs symboles et saboter notre foi. C’est sous cet angle que j’ai dit ça. Donc je n’accuse pas des communautés contrairement à ce que ces faussaires disent. Donc nous sommes dans la ligne de ‘samm ndono mag ñi (préserver le legs des anciens) et je serais dans ce sillage pour toujours».

«Il faut qu’on se comprenne, je ne parle pas aux incultes»

Afin que nul n’en ignore, Cheikh Oumar Diagne dit avoir identifié ceux qui sont derrière cette cabale et qu’il appelle «la meute» constituée de «personnes qui vivent des confréries en s’autoproclamant avocats des confréries.

Ce sont des ‘doorkat’, ‘wa toog muy dox’ qui essaient de préserver leurs intérêts en jouant sur la fibre sensible des talibés, quitte même à affabuler sur les marabouts ou à désigner des bouc-émissaires pour montrer qu’ils veillent sur la voie. Il faut qu’ils créent des ennemis aux confréries pour pouvoir justifier leur existence. C’est eux qui ont créé toutes ces polémiques alors qu’ils ne m’empêchent pas de dormir».

Cheikh Oumat Diagne est également revenu sur une autre polémique, celle relative aux écrits des saints hommes de Dieu sénégalais qu’il fallait parfaire.

«Ceux qui sont doués de raison savent que ce que j’ai dit est une vérité. Ce n’est pas une atteinte ni une offense aux chefs religieux quand je dis qu’il faut qu’on améliore intellectuellement la production de nos guides, ça ne veut pas dire que je vais me mettre à les corriger. Je n’ai pas le niveau qu’ils ont atteint. Le peu que je sais, c’est à l’ombre de leur savoir que je l’ai acquis. Mais en sciences tout comme en statistiques, il y a ce qu’on appelle l’extrapolation ou un travail sur l’inexistant».

Par exemple, dit-il : «Cheikh Ah­madou Bamba, El hadji Malick, Cheikh Ibrahima Niass, Oumar Foutiyou n’ont pas écrit textuellement sur les crypto monnaies, l’ère à laquelle on est. Pourtant ils auraient pu en avoir une opinion. Pour en savoir quelque chose, il faut qu’on parte de leurs écrits, analyser sur ce qu’ils ont dit sur la monnaie, ailleurs sur la technologie ou sur tel autre domaine qui se rapporte à tout ce qui fonde les cryptomonnaies pour comprendre ce qu’il aurait pu penser, par rapport à sa doctrine, des cryptomon­naies s’il était à cette époque. Il faut qu’on se comprenne, ça c’est un travail intellectuel, je ne parle pas aux incultes. J’étais dans une conférence intellectuelle, de gens venus de La Mecque, d’Al Ahzar, de Médine… pour dire qu’il nous faut retravailler les écrits de nos guides parce qu’ils ont donné des réponses à des problèmes qui ne sont pas encore arrivés et qu’on puisse poser leurs regards sur nos problèmes d’aujourd’hui.

Leurs écrits, c’est pas seulement pour chanter, mais ce sont des réponses, des connaissances qu’ils nous ont léguées». C’est dans ce sens, ajoute-t-il qu’il avait donné l’exemple de Keynes et de sa pensée le Keynésianisme : «des penseurs après lui ont fait évoluer et améliorer sa pensée, ce qui a débouché sur le post- Keynésia­nisme en réfléchissant sur des problèmes survenus après Keynes, mais eu égard à la production de Keynes si on fait ce qu’on appelle ‘al bastou’, en sciences islamiques, on peut sa­voir quelle serait la position de Keynbes sur telle chose aujourd’hui».

Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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