CEDEAO : levée des sanctions contre le Mali et rejet de la transition de 36 mois proposée par la junte guinéenne

Par Paul Ejimé : Les dirigeants de la CEDEAO ont levé les sanctions économiques et financières controversées imposées en janvier au Mali à la suite de deux coups d’État militaires dans ce pays.

Les dirigeants régionaux à l’issue de leur sommet d’une journée à Accra, la capitale ghanéenne de Sunda, ont également convenu d’un calendrier révisé de 24 mois annoncé par la junte de Bamako dirigée par le colonel Assimi Goita pour le retour à la règle constitutionnelle au Mali.

La junte n’avait pas respecté un précédent programme de transition de 18 mois après que Goita et ses collègues ont renversé le gouvernement du président élu Ibrahim Boubacar Keita lors du premier coup d’État en août 2020.

Goita a organisé un autre putsch contre une administration de transition dans laquelle il était vice-président en mai 2021, provoquant les sanctions de la CEDEAO.

Le président sortant de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, qui a annoncé les décisions du sommet, a déclaré que le Mali restait suspendu de la CEDEAO, tandis que les sanctions contre les responsables de la junte et leurs familles restaient en place.

Le médiateur de la CEDEAO au Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a entrepris plusieurs missions de paix à Bamako avec des progrès limités,

Les sanctions, y compris la compression financière et le blocus frontalier, nuisaient au Mali ordinaire, au milieu des préoccupations humanitaires et du défaut de paiement du service de sa dette extérieure.

Un tribunal régional de l’UEMOA avait rejeté les sanctions comme illégales, alors même que la junte avait contourné les mesures régionales de la CEDEAO avec le soutien des pays voisins, dont la Guinée.

Brou a également annoncé que la CEDEAO avait accepté le délai de 24 mois donné par la junte dirigée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba au Burkina Faso pour rendre le pouvoir aux civils élus après avoir renversé le président élu Marc Christian Kaboré lors d’un coup d’État en septembre 2021.

Les dirigeants régionaux ont également nommé l’ancien président béninois Yaya Boni comme nouveau médiateur de la CEDEAO sur la crise guinéenne, en remplacement du Dr Mohamed Ibn Chambas, ancien président de la Commission de la CEDEAO et représentant du secrétaire général et chef du bureau des Nations unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel.

Le Dr Chambas a annoncé sa démission du rôle de médiateur tôt dimanche, citant le manque de coopération de la junte de Conakry dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.

Le sommet a cependant rejeté le programme de transition de 36 mois annoncé par la junte et a exigé un délai plus « raisonnable » pour le retour à la règle constitutionnelle dans le pays.

Il a approuvé le président de la Guinée-Bissau, Umaro Embalo, comme nouveau président de l’Autorité de la CEDEAO pour un an, succédant à l’hôte du sommet, le président Nana Akufo-Addo du Ghana.ï

Le Gambien Omar Alieu Touray a été présenté comme le nouveau président de la Commission de la CEDEAO, en remplacement de Brou qui a servi au cours des quatre dernières années.

Brou est transféré à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO, basée au Sénégal, en tant que gouverneur.

La direction de Touray a du pain sur la planche, y compris les crises politiques non résolues dans les trois États membres de la CEDEAO sous contrôle militaire.

La région est également confrontée à une grave insécurité, à une instabilité politique, à des problèmes de santé et de sécurité alimentaire ainsi qu’au recul de la démocratie.

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