CEDEAO : l’appel de Niamey des Premières Dames pour mettre fin au mariage des enfants, la promotion de la scolarisation des filles et leur autonomisation

Nous Premières Dames des Etats membres de la CEDEAO

  • Réunies à Niamey, en République du Niger, le 07 juillet 2019, en marge de la 33ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine ;
  • Considérant que l’Afrique de l’Ouest connait des changements démographiques rapides, qui ont des répercussions importantes sur les schémas de migration, la protection des enfants, ainsi que la capacité d’assurer une gouvernance de qualité aux enfants et à l’ensemble de la population ;
  • Considérant les Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030 relatifs à l’accès de tous à une éducation de qualité, à l’égalité du genre, à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles pour ne laisser personne pour compte et à l’élimination de toutes les pratiques préjudiciables telles que le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, les violences basées sur le genre ;
  • Considérant l’agenda 2063 et la feuille de route de l’Union Africaine sur la scolarisation, le maintien des jeunes filles à l’école dans un environnement protecteur et la lutte contre le mariage des enfants ;
  • Considérant la déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) du 29 juin 2019 à Abuja relative à la lutte contre le mariage des enfants ;
  • Considérant la feuille de route de la CEDEAO sur la prévention et la réponse au mariage des enfants 2019-2030 ;
  • Considérant les principaux obstacles à la scolarisation et au maintien des filles à l’école dans l’espace CEDEAO ;
  • Considérant que tous les efforts menés par nos gouvernements sont ralentis par la forte croissance démographique qui est un gros obstacle pour la capture du Dividende Démographique ;
  • Convaincues que la participation au même pied d’égalité des hommes et des femmes dans tous les domaines de la vie économique, politique et publique constitue un élément essentiel de démocratie et de développement durable ;
  • Constatant que le mariage des enfants touche tout particulièrement les filles n’ayant aucune ou peu d’instruction ;
  • Conscientes que le mariage des enfants limite l’autonomie et l’implication des filles dans la prise de décision les concernant ;  
  • Réitérons notre attachement à la diversité culturelle et réaffirmons que celle-ci ne peut faire obstacle au respect intégral des droits, valeurs, normes et principes consacrés par les instruments juridiques relatifs aux droits des filles et des femmes ;
  • Rappelons que le mariage des enfants constitue à la fois une cause et une des conséquences de la déscolarisation de la jeune fille ;
  • Réaffirmons que le mariage des enfants, la non scolarisation et la déscolarisation des filles constituent une violation des droits des enfants.

Nous nous engageons fermement à soutenir et à accompagner toutes les initiatives locales, nationales et régionales visant à mettre fin au mariage des enfants, promouvoir la scolarisation des filles et l’autonomisation des femmes et des filles, gage d’un développement harmonieux et inclusif.  

Lançons un appel :  

  • A l’Union Africaine et aux Organisations régionales, dont la CEDEAO, pour veiller à l’effectivité de la campagne « mettre fin au mariage des enfants » lancée en 2015 à Addis Abeba, notamment l’adoption, la mise en œuvre effective et le suivi des stratégies nationales et plans d’actions pour mettre fin au mariage des enfants ;
  • Aux Etats membres pour engager les réformes législatives, institutionnelles et budgétaires nécessaires à la mise en œuvre de la politique de protection de l’enfant, à l’accès et au maintien des filles à l’école et de la feuille de route de la CEDEAO sur la prévention et la réponse au mariage des enfants adoptée en juin 2019 à Abuja ;
  • Aux parents, aux familles et aux communautés, de jouer pleinement leurs rôles pour assurer une éducation durable et équitable aux filles comme aux garçons ;
  • Aux Chefs Traditionnels et Leaders religieux pour s’impliquer davantage dans la sensibilisation et prendre des actions concrètes afin d’accompagner le changement comportemental et social en faveur de la scolarisation des jeunes filles et la lutte contre le Mariage des Enfants;

 

  • Aux organisations de la société civile pour renforcer les actions de plaidoyer en faveur de la protection des droits de l’enfant notamment le droit à l’éducation et la lutte contre le mariage des enfants ;  
  • Aux femmes et aux jeunes d’être des agents de changement pour la scolarisation de la jeune fille, l’autonomisation de la femme et la lutte contre le mariage des enfants ;

 Aux Partenaires Techniques et Financiers pour soutenir la mise en œuvre des stratégies et plans nationaux y compris la mobilisation accélérée des ressources. 

Fait à Niamey, le 07 juillet 2019. 

Les Premières Dames des Etats Membres de la CEDEAO

Momar Diack SECK
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