Ce goulot d’étranglement nommé ‘’énergie’’ : Ces principales réformes longtemps repoussées

Le rapport trimestriel de la Banque Mondiale s’est penché sur un secteur vital de notre économie : le secteur de l’énergie. Comme souligné, il affecte presque tous les aspects de l’économie sénégalaise et est une source majeure de préoccupation. Le rapport constate qu’il reçoit le plus grand nombre de subventions des dépenses publiques et il est aussi l’un des plus grands bénéficiaires des dépenses d’infrastructure, alors qu’il accumule des arriérés d’impôts substantiels.

Le secteur s’est remis des coupures intempestives connues entre 2010 et 2011, avec la réhabilitation des unités de production ; ce qui règle l’écart de production entre la capacité actuelle et la demande existante.

Cependant, le fait que la production d’énergie continue de dépendre des produits pétroliers entraîne des coûts de production très élevés qui demandent une subvention continue de l’État pour que les tarifs soient maintenus (prix à la consommation) à leurs niveaux actuels.

Le secteur a bénéficié de subventions explicites et implicites d’environ 90 milliards de francs CFA en 2013, mais la société nationale d’électricité, la SENELEC, a été incapable de payer quelque 50 milliards de francs CFA en taxes sur les intrants importés et a demandé que la dette commerciale garantie par l’État finance sa trésorerie négative.

Avec des prévisions de trésoreries négatives en 2014 et au-delà, actuellement estimées à 90 milliards FCFA par an jusqu’en 2017, la SENELEC aura manifestement besoin de davantage de subventions publiques et d’emprunts supplémentaires.

En fin de compte, la solution à ce problème réside dans le recours aux sources d’énergie moins coûteuses, note la Banque mondiale.

Un exemple immédiat est l’investissement récemment appuyé par le Groupe de la Banque mondiale pour la mise en place d’une Centrale bi-thermique (fuel lourd et gaz) à Taïba Ndiaye (70 mW, un investissement d’environ 80 milliards de FCFA ; avec une garantie partielle de risque de la Banque de 20 milliards FCFA), qui permettra d’alléger le besoin de certaines locations d’urgence et de répondre ainsi à la demande croissante, à un coût un peu plus faible, lorsque la Centrale démarrera en 2016.

Un nouveau projet approuvé, également avec concours du Groupe de la Banque mondiale, visant à importer de l’électricité produite en Mauritanie à partir du gaz, aura un impact plus significatif, puisque le coût sera nettement inférieur.

Le troisième projet est la centrale à charbon de Sendou (actuellement en construction) financée par la Banque africaine de développement (BAD).
Néanmoins, des réformes sont également nécessaires au niveau de la SENELEC. L’efficacité peut s’améliorer à plusieurs niveaux, notamment en ce qui concerne les pertes techniques et commerciales et la lutte contre la fraude.

Un contrat de performance a été signé entre les ministères de l’Énergie et de l’Économie et des Finances et il est suivi de près.

Le premier rapport d’étape a été achevé. In fine, il peut être judicieux de séparer carrément les fonctions de production, de transport et de distribution.

Les plans actuels prônant un recours exclusif à des fournisseurs d’électricité indépendants afin d’avoir de nouvelles capacités de production sont louables.

Le PSE reconnaît la nécessité d’assurer la mise en œuvre rapide des projets qui élargissent la fourniture en énergie.

Toutefois, il convient également de mettre davantage l’accent sur   la réforme du secteur de l’énergie.

Michel DIEYE

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