Cautionnement des mis en cause par le Pool Judiciaire Financier : Le procureur financier dit préférer «remplir les caisses de l’État plutôt que les prisons »

Sanctionner, c’est bien, mais cela ne constitue pas le seul objectif que El Hadj Abdoulaye Sylla, le procureur de la République financier, s’est fixé, comme mission. Dès, il a estimé que «l’efficacité attendue des acteurs du Pool judiciaire peut être recherchée dans le cadre de l’administration de la justice, en essayant de remplir les caisses de l’État plutôt que les prisons».

Et c’est sans détour qu’il dit, avoir, avec ses collaborateurs, «estimé avoir opté pour cette solution parce que l’objectif principal, pour une fois, pour ceux qui (les) concernent, ce n’est pas d’envoyer des gens en prison, mais de veiller à ce que les intérêts de l’État soient préservés et que ceux du peuple sénégalais, au nom de qui nous rendons justice, soient également pris en charge. Donc c’est pourquoi nous l’avons acceptée, parce que les conditions sont réunies».

Pour l’heure, dit-il, «les dossiers sont transmis aux juridictions de 1e, 2e, 3e et 5e. Un dernier dossier est actuellement, cela concerne un ministère, en phase d’investigation, en phase d’exécution de nos instructions au niveau de la DIC, nous le recevrons demain (ven­dredi). Et nous aurons certainement à 28 personnes conduites au parquet».

A l’en croire, l’enquête est donc en cours. 28 personnes sont ici, elles ont été inculpées. La plupart d’entre elles ont été libérées, comme je l’ai dit plus tôt, parce que l’effet principal du cautionnement, même si la libération n’est pas de trop, c’est que ce cautionnement habilite la personne qui l’offre ou le propose au statut de quelqu’un qui peut estimer pouvoir obtenir une libération provisoire».

Et dans la plupart des cas, pour ne pas dire dans tous les cas, le juge qui valide la demande de caution accorde la libération provisoire. Ces personnes sont, pour la plupart, libres pour avoir cautionné, et nous continuons cette phase de recouvrement des deniers de l’Etat. Et naturellement, dans cette procédure d’investigation, confiée aux juges d’instruction, les recherches se poursuivent pour l’identification de tous les individus, toutes les personnalités, à quelque niveau que ce soit, pour pouvoir les installer et, une fois de plus, espérer procéder au recouvrement de ces deniers publics, injustement, illégalement et indignement, spoliés au peuple sénégalais.

Concernant les fuites de capitaux, à la suite de prévarication de nos deniers publics, le Procureur a relevé qu’«il y a des montants qui ont été repérés, retracés, dans des pays étrangers, et des commissions rogatoires ont été prises par les juges d’instruction vers nos collègues, magistrats des pays où ces cas ont été retracés. Et il n’est pas exclu, en fait si cela s’impose, que des déplacements soient effectués vers ces pays afin de nouer des contacts, d’accélérer la procédure et de voir ce qu’il est possible de faire avec nos collègues pour faciliter la coopération judiciaire. Je confirme donc que des fonds ont bien été retrouvés à l’étranger, et des commissions rogatoires du juge d’instruction qui ont été envoyées par la justice».

Source Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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