Casamance : Le PM en guerre contre les… langues armées et plumes déstabilisatrices

En abordant la question de la paix en Casamance, Sonko a dit son ambition de pouvoir trouver une solution définitive à cette lancinante question vieille de plus de 40 ans. «Quand je parle de paix, je veux qu’on nous comprenne. La paix n’est pas encore définitive en Casamance. Tant qu’il y aura des groupes, aussi petits soient-ils, qui ont des armes et qui sont dans telle ou telle portion du territoire ou dans les pays environnants, la paix n’est pas acquise», a dit Ousmane Sonko.

Selon lui, «la paix, c’est quand on arrivera à discuter avec tous ceux qui ont des armes et qu’ils sortent les déposer dans le cadre d’un consensus où il n’y a ni vainqueur ni vaincu, c’est le Sénégal qui gagne. Il n’est plus question qu’un seul fils de ce pays perde la vie que ce soit du côté de l’armée que de l’autre côté».

«Il faut qu’on en finisse et c’est pourquoi je rends un vibrant hommage à l’armée nationale qui, pendant des années a veillé à ce que l’intégrité territoriale soit sauve. On n’a plus besoin de cette armée pour des confrontations entre Sénégalais», dit-il soutenant que le Sénégal a deux priorités en matière de sécurité, dans un contexte d’insécurité dans la sous-région :

«La priorité, c’est l’Est du Sénégal, la Falémé pour que des gens qui sont de l’autre côté ne puissent pas traverser avec des armes et venir faire du terrorisme au Sénégal. C’est là où on a besoin de notre armée», dit-il, rappelant une promesse qu’il avait faire lors de son meeting de Bignona en 2019 :

«J’avais dit que si je suis élu, j’irai trouver ceux qui sont dans le maquis parce que ce sont mes papas, mes neveux, mes cousins, mes frères. J’irai les chercher et les faire sortir. Nous sommes en train de travailler à ça avec le Président Diomaye. Il y a des choses qu’on ne peut pas dire, mais on y travaille et la réceptivité est parfaite des deux côtés. Inca ALLAH nous y arriverons pour que cette affaire ne soit qu’un souvenir. Et tout douloureux soit-il, qu’on l’enterre pour se consacrer à bâtir la Casamance».

«Quiconque voudra jeter de l’huile sur le feu, nous prendrons nos responsabilités pour qu’il aille pourrir à Rebeuss»

A ce niveau de son discours, il a utilisé un langage musclé et menaçant. «Je voudrais mettre en garde également. Parce qu’il y a des apprentis politiciens qui croient pouvoir faire leur politique avec cette affaire de la Casamance. Je veux les mettre en garde. Y en a certains qui se sont levés pour dire que tel Général, c’est parce qu’il avait fait un bon travail en Casamance qu’on l’a sanctionné, patati patata, faisant allusion qu’Ousmane Sonko puisqu’il est originaire de la Casamance veut affaiblir l’armée pour que les gens qui sont là-bas puissent reprendre des forces», se désole-t-il non sans menacer :

«On a pris toutes les dispositions, on ne badine pas avec les questions qui relèvent de la sécurité nationale. S’ils sont courageux, qu’ils sortent de nouveau dire ce qu’ils avaient dit et on verra s’ils n’iront pas en prison». Il révèle d’ailleurs : «on n’a pas sanctionné un Général ou un militaire parce qu’il combattait la rébellion. Si on a fait ce qu’on a fait (ndlr : affection du Général Kandé en Inde) et qui vient de l’armée, c’est parce que pendant l’élection présidentielle, certains manœuvraient pour qu’elle n’aille pas à son terme ou que le Président Bassirou Diomaye Faye ne soit pas installé. C’est un rapport qu’on a trouvé ici qui le dit, c’est pourquoi on a pris les décisions qu’il fallait. Mais cela n’a rien à voir avec le conflit casamançais».

Selon lui : «il faut que les gens reviennent à la raison. Combattre un adversaire politique pendant des années, le traiter de rebelle, de tous les noms et pourtant je suis la preuve vivante que le Sénégal est un et indivisible. Parce qu’autant des Casamançais se sont battus ici pour mettre un terme au complot et à l’entreprise de liquidation, autant des Sénégalais de tous bords se sont battus à Dakar, Rufisque, Keur Massar, Saint-Louis, Mbacké… Partout dans le Sénégal et même dans la diaspora. Donc les gens ont dépassé cela, qu’on ne l’utilise pas pour la politique, il faut que ça s’arrête».

Ne s’arrêtant pas de menacer, il ajoute : «nous allons définitivement régler cette affaire incha ALLAH. Mais quiconque voudra jeter de l’huile sur le feu pour en faire un but politicien, qu’il soit assuré que nous prendrons toutes nos responsabilités pour qu’il aille pourrir à Rebeuss. Ce n’est pas de la politique».

«On ne va pas  accepter que des gens viennent de n’importe où avec un projet de déstabilisation»

Il a abordé l’ouvrage «L’Idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal», de Séverine Awenengo Dalberto aux Editions Karthala qui a défrayé la chronique au point de pousser la société d’Edition à annuler la séance de dédicace de l’ouvrage qui devait se tenir le samedi 26 octobre 2024 à la librairie Aux 4 Vents à Dakar.

«Vous avez entendu parler d’un livre qui a été écrit par une Française. On en a discuté avec le Président Diomaye. Ce livre-là, personne n’en fera la promotion ici au Sénégal. Si cette Française veut écrire, elle n’a qu’à aller écrire sur la Corse qui demande son indépendance à la France, la Nouvelle Calédonie qui réclame son indépendance, mais elle n’a pas à écrire sur le Sénégal», fulmine-t-il non sans mettre encore en garde.

«Je veux dire à la France, je ne sais pas ce qu’il y a derrière cette affaire parce que la France avait témoigné dans les années 90 avec Jacques Charpy en clarifiant la question de l’appartenance totale et intégrale de la Casamance au Sénégal. Maintenant qu’il y a un régime, comme je l’ai toujours dit qui n’est pas anti-français, qui est pro-sénégalais simplement, un régime qui dit, nous voulons notre souveraineté, nous n’accepterons plus d’être des valets de qui que ce soit, on nos sort un livre. Et puisqu’ils ne peuvent pas revenir sur leur témoignage, ne peuvent plus parler d’indépendance, ils glissent sur la notion d’autonomie. On ne veut pas d’autonomie, ce n’est pas ça la question».

Sonko se veut clair : «Nous sommes un Etat unitaire du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Les mêmes réalités vont s’appliquer sur chaque portion du territoire national. Et ce livre-là ne sera pas autorisé au Sénégal, ne sera pas commercialisé au Sénégal parce qu’on ne va pas accepter que des gens viennent de n’importe où avec un projet de déstabilisation pour venir nous parler de ce qui nous concerne, nous Sénégalais».

A l’en croire, «si la France veut donner des archives, elle n’a qu’à nous donner les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, des guerres, des tortures qu’elle a menées ici, des travaux forcés. C’est ça qu’on attend de la France, qu’elle nous donne les archives de Thiaroye 44. Mais on n’a pas besoin des archives sur une prétendue autonomie de la Casamance»

Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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