Vu le contexte, l’attente, les manœuvres perfides et les risques projetés, le chef de BBY marche sur des œufs. On comprend donc que ce communiqué soit si laconique pour ne rien trahir de ce qui se passe. Mais curieusement, ces trois phrases sont très bavardes. Surtout la dernière qui renseigne sur toutes les difficultés qui font que le suspense perdure.
Une phrase superfétatoire – puisque l’évidence est que le processus de choix est bel et bien en cours – dont la mise en exergue trahir les difficultés à s’accorder sur un nom à cause de plusieurs équations. Et ce qu’il y a de curieux, c’est que pourtant, aussi bien les gens de l’APR que ceux de BBY avaient donné à leur chef, SMS, «carte blanche» de désigner un candidat consensuel et avaient fait une résolution pour dire qu’ils seraient d’accord sur le choix. …
Ensuite, il y a eu des consultations des prétendants : Niasse le Haut représentant spécial a rencontré tout le monde et donné un rapport à qui de droit. Mais depuis, tous restent dans l’attente de la délivrance. Ce communiqué renseigne donc que jusqu’à présent, ils ne se sont accordés sur rien du tout. Et celui qui est chargé de trouver le consensus a plusieurs équations qu’il devra résoudre et seul surtout, car ses partisans et alliés lui ont donné carte blanche.
Mais à l’évidence, ce blanc-seing s’avère être un véritable cadeau empoisonné : il se retrouve les mains liées par de multiples pressions dans son camp et au-delà. SMS ne prendra aucun risque dans ces conditions. Il cherche à s’entourer de toutes les garanties avant de donner un nom, il y va de la survie de BBY et de la conservation du pouvoir
Manœuvres et gros risques
Et il faut qu’il s’en donne les moyens en résolvant l’équation du maintien de l’unité de ses troupes. Parviendra-t-il cette foisci à éviter que ne se grippe la machine électorale de BBY qui n’a jamais perdu d’élection depuis 2012 ? Toute erreur dans le casting risquant d’être fatale à BBY, il lui faudra beaucoup de doigté, dans un contexte très déstabilisateur où les postulants ont créé les conditions du malaise et du manque de sérénité.
La preuve par les manœuvres de toutes sortes dont les stigmates sont visibles chaque matin dans les médias. SMS se retrouve dans la situation de devoir plonger la main dans un panier à crabes tant l’APR est actuellement divisée en clans. Ce qui ramène d’ailleurs à l’éternel problème de la non-structuration, depuis ses débuts, de l’APR où une ribambelle de lieutenants s’y mènent une guerre des chefs autour du… chef qu’il choisira.
Une douzaine de candidats
Restons à cette rencontre du patron de BBY entouré de beaucoup de ses alliés face aux candidats à la candidature de BBY. Pour vous dire que tout n’a pas été un long fleuve tranquille comme depuis le début, c’est une douzaine de prétendants qui se sont déplacés pour faire prévaloir leurs ambitions. Entre autres, Boun Dione, Amadou Ba, Mame Boye Diao, Abdoulaye Diouf Sarr, Aly Ngouille Ndiaye, Makhtar Cissé, Moustapha Diop… Et la dernière enregistrée est celle de Mansour Faye, ministre des Infrastructures qui a fait état de ses prétentions. Des candidatures sérieuses aux farfelues et dont le foisonnement incommode jusqu’au président, conscient des enjeux et des risques que cela fait peser sur la cohésion de la majorité et sa pérennisation au pouvoir
Vox populi