Le Mandat-Mois de pardon et de piété, le Ramadan est fortement vécu au Sénégal où les musulmans pratiquants s’accordent à prier pour les faveurs célestes. Moment de piété, c’est aussi l’occasion annuelle de taire les querelles pour une cohésion nationale autour des intérêts du pays. Cette année qui couve des conflits politiques exacerbés, ne pourra échapper à la règle. Silence, on jeune…
Durant un mois, opposition et pouvoir sont appelés à taire la querelle et comme si de rien était, les ennemis d’hier sont prêts à aller à Canossa comme les pires rivalités risquent d’être rangées aux oubliettes au nom d’une foi caricaturée d’une hypocrisie devenue un sport national.
Même sur le plan économique, l’homo senegalensis est d’un genre particulier capable de nier les évidences pour se tirer d’affaire. Malgré la crise, du fait de la pression sociale ou du suivisme, les familles vont se saigner pour satisfaire aux exigences d’un mois éprouvant en matière de dépenses.
Maitres dans l’art du gâchis, les sénégalais rivalisent en termes de largesses durant cette période bénie et les mosquées sont remplies à ras bord la première quinzaine du mois béni. C’est sur le plan politique que la mue est plus profonde.
Quoique l’adversité soit féroce avec l’affaire Ousmane Sonko qui charrie son lot de frustrations, le contexte oblige de déposer les armes et la conscience religieuse le recommande. L’opposition comme le pouvoir, prompts à déambuler dans les fiefs religieux ne sauraient rater cette occasion d’ouvrir de nouvelles plages de convergence pour le pays.
Déjà que le pays est dos au mur, le Ramadan arrive à point nommé pour arrêter la saignée et remettre les compteurs à zéro dans une confrontation politique qui menace la stabilité de notre cher Sénégal.
Le Mandat