Bras de fer autour du paiement de la scolarité dans les écoles du privé : Les parents d’élèves pris en otage, l’état se débine

Pour limiter la propagation de la pandémie à Covid-19 au Sénégal, le président de la République, Macky Sall, avait pris la décision de fermer les écoles depuis le mois de mars dernier. Cela étant fait, les élèves sont restés à la maison pendant les trois derniers mois de l’année scolaire sans aller à l’école. Mais, des écoles privées obligent les parents d’élèves à s’acquitter des trois mois de vacances forcées pour cause de COVID-19.

Parmi ces parents d’élèves, Madame Seck venue pour inscrire son enfant. Reçu d’inscription et bulletin de note à la main, Madame Seck nous fait savoir qu’elle a été obligée de payer les frais de scolarité des mois où son enfant est resté à la maison, à cause de Covid-19.

Déplorant le fait qu’elle qualifie à la limite d’arnaque, elle pointe un doigt accusateur vers l’Etat qui avait amené les élèves en vacances. « Dans cette situation de bras de fer entre parents d’élèves et responsables d’écoles privées, c’est nous, les parents, qui risquons de perdre la bataille donc mieux vaut ne pas aller en guerre. Certes, c’est anormal, l’école vend le savoir à nos enfants et actuellement, la marchandise n’a pas été livrée. On ne paye pas un service qui n’a pas été effectué. L’Etat devait nous épauler mais le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, nous demande d’assigner ces écoles en justice. C’est irresponsable de sa part. S’il veut réellement intervenir en faveur des parents d’élèves, il n’a qu’à interdire à ses écoles les réclamations de ses trois mois de vacances par un communiqué et mettre une commission de contrôle là-dessus. C’est plus facile que de demander aux parents d’élèves de porter plainte, connaissant bien notre pays. On ne peut pas entamer un procès dont la date de la fin nous sera inconnue. Ça revient à dire oui je vais sacrifier mes enfants ».

Elles sont nombreuses, des écoles privées du genre à imposer aux parents d’élèves le paiement des trois mois de scolarité, suivant la suspension des cours par L’Etat, en mars dernier. Pour beaucoup, d’acteurs de l’école, il s’agit d’un véritable coup fourré, à la rigueur d’une arnaque contre les parents d’élèves. Et cela, d’autant que l’Etat du Sénégal dans le cadre du Fonds Covid-19 a débloqué 03 milliards de F CFa pour soutenir du privé impactées par la crise née de la pandémie.

L’argent encaissé, les écoles privées ont affiché leur «voracité» en imposant aux parents d’élèves de payer les mois d’avril, de mars et de juin sans services rendus. Dans le différend qui oppose les parents d’élèves et des écoles privées qui exigent le paiement des mensualités des mois d’avril, mai et de juin pendant lesquels les écoles étaient fermées en raison de la Covid-19, le directeur de la Formation et de la Communication du ministère de l’Education, Mouhamadou Moustapha Diagne joint par téléphone, a fait savoir que c’est le ministère du Travail qui intervient dans ce cas de figure.

Sud Quotidien

Mamadou Nancy Fall
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