Augmentation mondiale de cas de cyber-harcèlement de journalistes : Reporters Sans Frontières alerte sur un mal de tous les continents

À l’heure où la presse joue un rôle crucial dans la diffusion d’informations fiables sur l’épidémie de Covid-19, RSF s’alarme de l’augmentation de cas de cyberharcèlement de journalistes sur tous les continents. C’est le cas par exemple d’Ana en Serbie, de Salvo en Italie, de Vidya en Inde ou encore de Pinaki au Bangladesh, des journalistes régulièrement victimes d’insultes, de menaces de mort ou de viol sur les réseaux sociaux.

Ana Lalić – Serbie

Une campagne de haine est menée contre la journaliste du site d’information serbe Nova.rs. Depuis qu’elle a dénoncé le manque d’équipement médical dans un hôpital local, elle reçoit quotidiennement des menaces sur les réseaux sociaux. La Première ministre serbe l’a accusée de diffuser de fausses nouvelles. Le 15 avril, des publicités payantes contenant son nom, sa photo et mentionnant qu’elle est « l’ennemi d’État numéro un » ont été trouvées sur des applications mobiles de Google Play Store.

Salvo Palazzolo – Italie

En Italie, dénoncer les groupes privés qui profitent de la pandémie s’avère aussi dangereux. Depuis que le journaliste italien de La Repubblica, Salvo Palazzolo, a révélé que le frère d’un chef mafieux emprisonné utilisait la crise sanitaire pour accroître son influence dans certains quartiers de Palerme, il est la cible d’une vague de messages haineux sur les réseaux sociaux le qualifiant de “journaliste infâme”, de “bâtard”, et affirmant que “les journalistes sont pire que le coronavirus”.

idya Krishnan –  Oui

En plus d’être potentiellement visés par des arrestations policières, les reporters indiens qui couvrent la crise du Covid-19 sont également la cible de cyberharcèlement. L’écrivaine et journaliste indépendante Vidya Krishnan est quotidiennement la cible d’insultes sexistes, de menaces de mort et d’appels au viol collectif sur les réseaux sociaux, depuis qu’elle a publié un article dans le mensuel américain The Atlantic montrant l’insensibilité du gouvernement indien face à l’épidémie de Covid-19.

Pinaki Bhattacharya –  Bangladesh

Au Bangladesh, l’échec du gouvernement à réagir correctement à la crise sanitaire a été mis en avant dans un post Facebook du blogueur bangladais exilé en France, Pinaki Bhattacharya. Depuis, il est accusé par plusieurs médias pro-gouvernementaux de diffuser de fausses nouvelles pour ternir l’image du gouvernement. Fin mars, à deux reprises, il a été donné pour mort sur Facebook et a perdu l’accès à son profil pendant plusieurs jours.

Pape Ismaïla CAMARA
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