Assemblée nationale : Exit l’absentéisme, place à l’assiduité !

Les différentes législatures, surtout la douzième (12ème) et la treizième (13ème) législature, ont été marquées par un fort taux d’absentéisme chez les députés. Ce qui risque de ne plus être le cas au vu de la configuration de la quatorzième (14ème) législature

L’absentéisme était jusque-là le péché mignon des députés. C’est en tout cas ce qui a le plus caractérisé les dernières législatures au point que l’ancien Président Moustapha Niasse a dû appeler à plusieurs reprises ses collègues à la raison.

En effet, l’Assemblée nationale offrait toujours le visage d’une «école» dont un grand nombre «d’élèves» étaient adeptes de l’école buissonnière. Pour les travaux des commissions, qui sont considérés comme l’étape la plus importante avant le vote d’un projet ou d’une proposition de loi, plusieurs députés manquaient à l’appel. Pourtant, c’est le moment où le débat est généralement le plus houleux, où des députés pouvaient opposer un niet catégorique pour le vote d’une loi et l’argumenter à satiété avant les débats en plénière. Loin de tout regard, des positions sont ouvertement affichées et de grandes décisions sont prises.

Mieux, appelés en plénière, certains députés n’y étaient que pour pouvoir prendre la parole. D’ailleurs, ils se permettaient même de ne pas voter, préférant s’éclipser en dénonçant souvent la démarche adoptée par la majorité dite mécanique. Ce qui poussait quelques-uns de leurs collègues à ruer dans les brancards, arguant qu’ils sont députés pour faire le show devant les caméras. Un mal qui a toujours été pointé du doigt. D’ailleurs, Moustapha Niasse alors président de la 12ème et de la 13ème législature a plusieurs fois menacé les députés absentéistes de sanctions.

Seulement voilà, tout porte à croire que la 14ème législature disposera en son sein de députés qui vont bannir l’absentéisme et adopter l’assiduité. Dictée par la réalité de l’Assemblée nationale élue le 31 juillet dernier, la seule absence d’un député pourrait être lourde de conséquences. Avec ses 83 députés, la majorité peut perdre le vote d’une loi, en l’absence d’un ou de quelques-uns de ses élus. Il en est de même pour l’opposition qui pourrait aussi vivre la même réalité. Mieux, le vote étant secret, il n’est pas exclu que les 82 voix de l’opposition puissent bénéficier de voix appartenant à la coalition Benno Bokk Yakaar. L’inverse est aussi valable. En termes clairs, pour cette présente Assemblée nationale, l’assiduité est partie pour être une règle d’or. Ce faisant, cette Assemblée pourrait être réellement de « rupture » et pourra enfin se réconcilier avec le peuple, dont une large majorité a toujours tiré sur des députés dont ils ont toujours douté de l’apport dans la marche du pays

Le Vrai Journal

Momar Diack SECK
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