Arrestation, emprisonnements d’opposants, activistes et toutes voix discordantes : Le M2D dit «non à la terreur judiciaire et à la privatisation de la justice»

«Le Sénégal bascule dangereusement dans l’arbitraire. Il y a comme une accélération dans la fuite en avant du pouvoir vers l’instauration d’un système de répression des opposants politiques, des activistes et de toutes les voix discordantes même sans la commission d’un acte répréhensible, en utilisant souvent des prétextes fallacieux», a dénoncé jeudi, le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) qui semble se réveiller d’une longue hibernation.

«La Constitution, qui consacre en son art 7 l’égalité des citoyens devant la loi et l’indépendance du pouvoir judiciaire en son art 88, est vidée de toute substance. Avec des méthodes dignes des régimes dictatoriaux et patrimoniaux, Macky Sall est en train de transformer l’espace politique sénégalais en un vaste champ de terreur et d’intimidation, en utilisant le ministre de la justice, le ministre de l’intérieur et le procureur de la République comme ses bras armés», dénonce le M2D.

Malgré le fait qu’il «réaffirme son attachement indéfectible à l’Etat de droit», il rappelle au Président Macky Sall qu’«il n’hésitera pas à mobiliser le peuple sénégalais, seul détenteur du pouvoir et au nom de qui la justice est rendue, pour imposer à tous le respect des institutions et des règles de la République».

En attendant, «le M2D demande à Macky Sall de prendre sans délai», 3 mesures. D’abord «mettre un terme aux intimidations et menaces qui pèsent sur l’opposition et les activistes et respecter scrupuleusement leurs droits constitutionnels à un traitement équitable et juste lorsqu’ils se trouvent confrontés à la justice».

Ensuite, «instruire le ministre de la justice de lancer la procédure devant amener l’Assemblée nationale à procéder à la levée de l’immunité parlementaire des députés cités dans l’affaire des passeports diplomatiques frauduleux ».

Enfin, «lancer un audit exhaustif des procédures de délivrance des passeports diplomatiques au niveau du ministère des affaires étrangères afin de les rendre conforme à l’esprit diplomatique sénégalais jadis connu pour son estime de soi, son honneur et sa dignité».

Le M2D compte d’ailleurs, dans les prochains jours, entreprendre des «actions partout dans le pays et dans la diaspora pour faire cesser l’arbitraire et la privatisation de la République».

En fait les membres du M2D dénoncent le fait que «prenant prétexte de tout acte présumé délictuel, avec ou sans partie civile, le citoyen catalogué comme opposant est convoqué, attrait devant les tribunaux et mis sous mandat de dépôt avec une célérité et une sévérité qui épousent toutes les caractéristiques d’une justice expéditive qui obéit à des injonctions politiques».

Pourtant, s’étranglent-ils de rage, «au même moment, les affaires parfois criminelles, impliquant les membres ou soutiens du régime de Macky Sall et relatives à des infractions de faux monnayage, de trafic de passeports diplomatiques, de détournement de deniers publics ou de falsification de décrets présidentiels, sont soit jamais instruits en dépit de l’existence de faisceaux d’indices concordants, soit instruits avec une lenteur procédurale exagérée même en situation de flagrance, avec des traitements de faveurs inhabituels en remise de peine en cas de condamnation ou d’octroi de liberté provisoire avant leur procès».

Pire, regrettent ces contempteurs du régime : «les services spécialisés des forces de l’ordre (DIC et Division Cybersécurité), initialement conçus pour lutter contre le terrorisme, le grand banditisme, le faux-monnayage et le trafic de rogue, sont transformés en foire hebdomadaire d’intimidation des opposants».

Vox Populi

Dieyna SENE
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