Le président-fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, analyse la relation politique entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Selon lui, l’histoire politique montre que la coexistence de deux figures fortes au sommet de l’État porte en elle des tensions structurelles, mais le duo actuel peut éviter l’affrontement grâce à une intelligence politique élevée.
Dans une analyse relayée par Vox Populi, Alioune Tine rappelle que « dans tous les pays où l’on a un Président fort et un Premier ministre fort, le conflit est inscrit dans la relation de pouvoir ». Citant l’exemple de Senghor et Mamadou Dia, ou encore celui d’Abdoulaye Wade et Idrissa Seck, il souligne le caractère structurel de ces tensions sous des régimes où le chef de l’État et le chef du gouvernement disposent d’un poids politique majeur.
Le fondateur d’Afrikajom Center évoque également le contexte particulier de l’arrivée au pouvoir du tandem Diomaye–Sonko, dans une période marquée par « une crise démocratique », l’influence des réseaux sociaux et un « basculement populiste ». Il rappelle que Bassirou Diomaye Faye, longtemps numéro deux de Sonko au sein du Pastef, a été élu sous le slogan « Diomaye moy Sonko ». Selon lui, seule une intelligence politique exceptionnelle permettra de « réguler la structure conflictuelle du Duo ».
Toujours selon Vox Populi, Alioune Tine cite des déclarations passées des deux leaders pour démontrer leur conscience du risque de confrontation : Sonko se présentant comme le « gilet pare-balles » de Diomaye, et ce dernier assurant que Sonko « n’a qu’à regarder le fauteuil ».
Pour éviter une rupture brutale, le défenseur des droits humains insiste sur la nécessité d’un sens élevé des responsabilités, d’une gestion juste des événements de 2021–2023, d’une enquête indépendante, puis d’un procès équitable avant toute démarche de pardon et de réconciliation nationale. Il appelle enfin le président de l’Assemblée nationale El Malick Ndiaye à jouer un rôle de médiation active auprès des institutions, des chefs religieux et de la société civile.


