An 1 des émeutes de mars: Impunité quand tu nous tiens (Par Aly Saleh)

En Mars 2021, lors des manifestations meurtrières qui auront plongé 5 jours durant  le pays dans le chaos avec près d’une quinzaine de morts, des pillages de grandes surfaces et stations services et il n’y a même pas eu l’ouverture d’une information judiciaire.

Ne serait ce que pour situer les responsabilités en identifiant les principaux auteurs et commanditaires de ces barbaries et les traduire devant les juridictions.

Mais jusque là rien n’est fait malgré tout ce qui avait été  dit il y’a de cela 1 an. En principe, lorsqu’il y’a menace et atteinte grave à  l’ordre publique ou à l’intégrité physique, le procureur de la République a l’obligation de s’autosaisir.

Et dans ce cas de figure, il s’agissait d’une demande sociale juste et pressante.

Comme nous le savons tous, la question humaine est sacrée.

Pour des questions de moindre importance, nous avons vu le procureur sévir.

Mais c’est comme si nous étions au pays de l’impunité où l’on peut tout se permettre sans risque d’être inquiété.

Comme si c’était devenu une coutume au  Sénégal qu’en politique s’il y’a une perte en vie humaine ou le pire des violences subi, on peut s’en sortir aussi facilement sans être poursuivi.

On a connu pareille situation le 23 juin 2011 où  il y avait aussi mort d’hommes, on s’en rappelle encore.

L’autre jour en suivant l’actualité sur Tfm, je suis tombé sur un avocat du nom de Moussa Sarr répondant aux questions de Binta Diallo, dire qu’au Sénégal: « on a l’impression que certains hommes politiques, à travers leurs activités politiques sont dans des situations hors droit et hors norme, comme si les activités politiques n’étaient pas régies par les lois de ce pays, faute de sanctions ». Et j’ai bien apprécié ce morceau choisi dans l’interview puisque tous ses propos ont été  intéressants.

Je suis aussi en phase avec lui là où  il a dit que nous avons une justice qui fonctionne malgré les dysfonctionnements souvent notés mais il n’y a pas de volonté réelle pour élucider les sénégalais par rapport à cette situation.

Et pourtant c’est la triste réalité au Sénégal, l’impunité est presque érigée en règle comme évoqué au cours de ce débat.

Voilà des hommes comme

Maître Sarr à qui on doit tendre le micro.

Et puis en ce qui concerne le dossier Adji Sarr/Ousmane Sonko, le constat est unanime, rien n’a évolué, la situation reste figée. Et cela participe à la fragilisation de l’Etat de droit et la démocratie dans ce pays.

Aujourd’hui, à 22 ans, la jeune dame, Adji Sarr vit isolée sous protection dans un lieu tenu secret.

Pour rappel, cette vie en liberté surveillée a commencé en février 2021 lorsque des tensions sociales vives ont enflammé le pays après l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko dans les semaines qui ont suivi ces accusations de viol contre Sonko. Des violences qui avaient entraîné la mort de treize personnes que beaucoup ont mis sur le dos de Adji Sarr. Ce poids si lourd qui pèse sur elle, l’oblige aujourd’hui à briser le silence pour

déclarer ne pas avoir confiance en la justice alors que le dossier est censé être en instruction. C’est son droit de le dire, mais aussi et surtout, on ne doit en aucun cas oublier que tout le monde s’attend à ce que ce dossier arrive à son terme pour que l’opinion sache enfin qui est coupable et qui ne l’est pas.

 

 

Aly Saleh Journaliste/Chroniqueur

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