Agriculture: L’Horta de Valence en Espagne fait maintenant partie du patrimoine agricole mondial de la FAO

Région agricole également connue pour ses pêches depuis 1 200 ans, l’Horta (jardin) de Valence vient d’être reconnue comme faisant partie des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), gérés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Communiqué : Le site est irrigué par le fleuve Turia grâce à un réseau d’irrigation gravitaire complexe conçu au VIIIe siècle qui s’étend sur une dizaine de communes autour de la ville de Valence et abrite le plus grand lac d’Espagne (Albufera).

« L’Horta de Valence a une valeur inestimable. La moitié des cultures qui y sont pratiquées risquent de disparaître. La région apporte des ressources aux agriculteurs et aux pêcheurs. Ses agrumes bénéficient du label d’indication géographique (IG) du fait de leur grande qualité et variété. Le site est aussi l’habitat d’un grand nombre d’oiseaux, de poissons et de végétaux, dont beaucoup sont classés parmi les espèces rares, endémiques ou en danger », a déclaré M. Yoshihide Endo, Coordinateur du programme SIPAM de la FAO.

L’abondance de l’Horta

L’Horta compte 6 000 petites exploitations agricoles (d’un hectare maximum chacun) et des centaines de parcelles agricoles. Environ 80 pour cent des terres sont consacrées à des cultures fruitières et quelque 50 cultures légumières.

Près de 4 000 hectares sont utilisés pour les cultures légumières, surtout les oignons, les artichauts, les courges et les laitues. Les oranges, les mandarines et les souchets sont cultivés essentiellement au nord de la région tandis que des variétés locales de riz vieilles de plusieurs centaines d’années occupent 2 000 hectares au sud de la région qui s’étend jusqu’au Parc naturel d’Albufera.

Sur ces 2 800 hectares de parc se trouvent le plus grand lac d’Espagne et une des zones marécageuses les plus importantes de la Péninsule ibérique. Ces terres apportent de la nourriture ainsi que d’autres avantages aux pêcheurs et aux cultivateurs de riz.

Ayant accès à l’eau et à des terres fertiles, les agriculteurs peuvent avoir jusqu’à trois récoltes par an. La diversification des cultures, grâce à un certain nombre de variétés locales, et la division des terres en petites parcelles ont été la clé de la résilience de ce site.

Les agriculteurs ont recours à des techniques agricoles durables qui préservent les ressources en eau et en sols. Les systèmes d’irrigation construits par les communautés islamiques, qui ont creusé les premiers fossés et mis en place les premières installations hydrauliques en Andalousie, ont été bien conservés à travers les siècles et sont encore opérationnels aujourd’hui.

Le système de gestion des eaux est unique et les agriculteurs sont regroupés dans des Associations d’utilisateurs d’eau (WUA) dont ils fixent eux-mêmes les règles et les réglementations pour résoudre leurs problèmes, le cas échéant. Quant au Tribunal des eaux (Tribunal de las Aguas), la plus ancienne institution de justice d’Espagne, il règle les litiges liés à l’utilisation de l’eau.

Avec ses dunes, ses plages, sa forêt, son lac et ses rizières, le site est l’habitat d’un grand nombre d’oiseaux et de poissons et de plus de 800 espèces de végétaux, dont beaucoup sont des espèces rares, endémiques ou en danger en Europe et en Espagne.

L’Horta de Valence est le quatrième site espagnol inscrit sur la liste SIPAM. L’Agence européenne pour l’environnement a aussi reconnu le site comme l’une des six aires horticoles protégées méditerranéennes et métropolitaines.

Les autres sites SIPAM en Espagne sont: les salines de la vallée d’Añana, les oliveraies de Senia, Taragone et les vignes d’Axarquia, Malaga.

Oumou Khaïry NDIAYE
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