Amnesty Internationale a bouclé, vendredi, sa visite dans les pays de l’Afrique de l’Ouest par une conférence de presse organisée dans ce cadre en l’honneur de Agnès Callamard, la Secrétaire générale de ladite organisation. Et au cours de laquelle ont été abordée la question de l’arrêté Ousmane Ngom et celle de la restriction des libertés. Vox Populi
S’agissant de la première question, Mme Callamard note le refus de nos autorités d’abroger cet arrêté qui aurait, selon celles-ci, «pour objet de sécuriser le quartier administratif et des affaires de la capitale».
«Cette position va à l’encontre des droits garantis par la constitution sénégalaise, et par le droit international. Elle contribue également à saper les fondements de l’Etat de droit et à affaiblir les institutions régionales de justice et des droits humains, comme la Cour de Justice de la CEDEAO. C’est une position choquante prise à l’égard d’une institution régionale cruciale pour l’intégration de la région, par un pays important. Il s’agit d’un très mauvais exemple, qui fragilise une institution importante du système africain», a déclaré la Secrétaire générale de Amnesty international.
Un avis que partage Seydi Gassama, le directeur exécutif de la section d’Amnesty International. «Ce n’est pas une raison acceptable. On ne peut pas interdire, comme ça, de façon définitive les manifestations à caractère politique. Si le but de l’arrêté était de protéger les activités économiques au Plateau, toutes les manifestations allaient être visées. Nous allons développer toute une stratégie de campagne de plaidoyer où nous allons continuer à pousser le gouvernement à respecter cette liberté fondamentale, mais aussi le parlement à prendre les initiatives pour qu’évidemment cette liberté soit respectée», a-t-il dit.
Pour ce qui est des événements du mois de mars 2021 causant 14 morts, la Secrétaire générale se désole que Amnesty «n’a pas eu toutes les assurances que les enquêtes avançaient effectivement. Les autorités ont mis en avant le caractère exceptionnel de ces manifestations, les pillages, les attaques de biens publics, etc. Elles ont fait valoir la volonté d’apaisement à travers notamment la libération des personnes arrêtées durant les manifestations.
La vérité sur les faits et la justice pour les familles des victimes ne doivent faire l’objet d’aucun arrangement», renseigne-t-elle. Cette dernière signale que «l’impunité, pour l’utilisation excessive de la force par les forces de sécurité doit cesser afin de prévenir d’autres morts». Quant à la structure dont il est, au Sénégal, le directeur exécutif de section, elle «va continuer sa campagne pour que justice soit rendue aux victimes», indique-t-il.
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