Agenda de cybersécurité de la CEDEAO : les premiers jalons posés à Cotonou, des priorités déclinées

La confiance et la coopération sont deux piliers fondamentaux de la cybersécurité, et les équipes de réponse aux incidents de sécurité informatique (CSIRT) sont un maillon important de la chaîne. La mise en place des CSIRT fait partie de l’agenda de cybersécurité de la CEDEAO et est également l’une des activités en cours dans la mise en œuvre du projet « Criminalité organisée : réponse ouest-africaine sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité (OCWAR-C) » financé par l’Union européenne.

La semaine des CSIRT de la CEDEAO a été organisée à Cotonou, au Bénin, pour rassembler les CSIRT de toute la région afin de faciliter un environnement synergique où la confiance est établie, d’encourager et de promouvoir le partage d’informations et l’utilisation des meilleures pratiques au sein de la région afin de favoriser la coopération et la coordination dans prévention des incidents.

Selon le compte-rendu, Mme Rabiyatou Bah, coordinatrice du projet OCWAR-C, a planté le décor en rappelant les objectifs du projet et a souligné l’importance de s’assurer qu’il existe des dispositions et des capacités dans les États membres pour gérer les incidents de sécurité.

Dr Kouame Raphael Koffi, Ag. de la Commission de la CEDEAO. Le directeur, Digital Economy & Post a déclaré que l’utilisation accrue des technologies numériques, y compris Internet, a conduit à la prolifération des cyberattaques et à leur sophistication, ce qui a également favorisé la présence d’acteurs plus malveillants qui ont causé des dommages dans la région.

Cela justifie la mise en œuvre de l’Agenda Cybersécurité de la CEDEAO qui vise à soutenir le plan de transformation numérique des États membres ainsi qu’à sécuriser le marché commun numérique pour une croissance durable en Afrique de l’Ouest. Il a également mentionné que la disponibilité des CSIRT est vitale pour améliorer l’environnement de la cybersécurité dans les États membres.

Il a terminé en soulignant les progrès réalisés dans la région et a réaffirmé l’engagement de la Commission à veiller à ce que les capacités soient renforcées et maintenues pour soutenir les CSIRT en cours de création ou déjà en activité dans les États membres de la CEDEAO.

Alessandro Tedesco, chargé de programme pour la sécurité, la justice et les droits de l’homme au nom de l’ambassadeur de l’Union européenne au Bénin a parlé des avantages de la numérisation étant innombrables et indéniables, mais avec elle ont émergé des crimes qui font du cyberespace un environnement à haut risque .

Il a indiqué que le caractère transnational des infractions commises nécessite une réponse coordonnée, car aucun pays ne peut espérer vaincre ce fléau dans la solitude.

Il a aussi déclaré que les attentes étaient élevées pour relever les défis de la prévention et de la détection des incidents, la semaine des CSIRT répond donc précisément à cette exigence, en favorisant un esprit de corps entre les CSIRT et en établissant les conditions d’une coopération étroite entre les institutions nationales concernées.

De son côté, le représentant du ministre du numérique et de la numérisation du Bénin, M. Ouanilo Medegan Fagla, directeur général de l’ANSSI s’est félicité que le Bénin ait été choisi pour accueillir la semaine du CSIRT de la CEDEAO. Il a évoqué la transformation numérique en cours dans la région et a souligné le fait que les CSIRT des États membres sont les premiers acteurs de la sécurité de notre cyberespace et donc la police de ce cyberespace et doivent donc se structurer et s’organiser pour être au mieux préparés à y répondre mais aussi anticiper cyber incidents.

Il a conclu en déclarant qu’il souhaitait que des liens de coopération se tissent afin de créer une réponse pour tous au niveau de la CEDEAO qui aille au-delà de l’enrichissement technique de la semaine CSIRT.

Momar Diack SECK
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