Afrique du Sud : démission de la présidente du Parlement sur fond de scandale de corruption

Agence Ecofin – Empêtré dans plusieurs scandales de corruption, l’ANC doit faire face à une côte de popularité en baisse, à quelques semaines des élections. Cette fois-ci, c’est la présidente du Parlement qui doit s’expliquer devant la justice pour de supposés pots-de-vin reçus lorsqu’elle était membre du gouvernement.

En Afrique du Sud, la présidente du Parlement, Nosiviwe Mapisa-Nqakula (photo), a annoncé sa démission, après avoir été citée dans un scandale de corruption. L’annonce a été faite le mercredi 3 avril 2014, dans un communiqué relayé par les médias locaux.

Membre de l’African National Congress (ANC) et ancienne ministre de la Défense de 2012 à 2021, la responsable est soupçonnée d’avoir touché 2,3 millions de rands (123,4 mille dollars) de pots-de-vin auprès d’un entrepreneur militaire durant l’exercice de ses fonctions au sein du gouvernement. Au total, la responsable pourrait faire l’objet de 12 chefs d’accusation de corruption pour avoir prétendument sollicité des pots-de-vin d’un montant total de 4,5 millions de rands.

Dans son communiqué, Mme Mapisa-Nqakula explique avoir décidé de démissionner pour mieux se « consacrer » à l’enquête ouverte contre elle par la justice.

« Je pense qu’au moment opportun, j’aurai l’occasion de répondre de manière approfondie à ces allégations lorsqu’elles auront été formellement portées contre moi dans les forums appropriés, et qu’à ce moment-là je laverai mon honneur », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « je maintiens mon innocence et je suis déterminée à rétablir ma bonne réputation ».

Ce énième scandale qui touche l’ANC intervient alors que le parti historique sud-africain est déjà empêtré dans des affaires de corruption au plus haut sommet de l’Etat. Depuis les déboires judiciaires de l’ancien président  Jacob Zuma, de haut cadres du parti au pouvoir ont eux aussi été cités dans des scandales de corruption. Récemment, le président Cyril Ramaphosa, lui-même a frôlé une procédure de destitution suite à l’affaire « Phala-Phala » dans laquelle il était soupçonné de malversations financières.

Alors qu’il tentera de conserver son pouvoir lors des élections du 29 mai prochain, le parti de Nelson Mandela doit faire face à une érosion de sa côte de popularité, suite à ces nombreux scandales de corruption. Dans une publication datant de janvier 2024, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, un organisme américain, a indiqué que « les sondages suggèrent que l’ANC pourrait recueillir moins de 50 % des voix au niveau national pour la première fois de son histoire, ce qui reflète les tendances observées lors des récentes élections municipales et locales ».

Momar Diack SECK
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