Affaire Sweet Beaute : depuis Paris, Les avocats de Sonko dénoncent une violence d’Etat exercée sur leur client

Les avocats d’Ousmane Sonko sont en colère. Depuis Paris, ils ont déploré hier, la situation qui prévaut actuellement dans le pays et le sort réservé à leur client et non moins leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Face à la presse parisienne, Me Said Larifou et ses certains de ses collègues membres du pool d’avocat de Sonko ont vivement dénoncé ce qu’ils considèrent comme une provocation de l’Etat du Sénégal à l’égard de leur client.

‘’Il y a une provocation d’Etat, une violence d’Etat, l’instrumentalisation de l’appareil de l’institution judiciaire. Lorsqu’on dit aujourd’hui qu’il ne respecte pas l’institution judiciaire et les institutions constitutionnelles du pays, ses différentes comparutions devant la police et devant l’institution judiciaire démontrent le contraire. Il a toujours répondu et répondra à toutes les convocations mais à condition que cette fois ci sa sécurité soit garantie, ce qui ne semble pas être le cas’’, a déclaré Me Larifou. Qui relève pour autant que M. Sonko est psychologiquement fort et qu’il a l’étoffe d’un homme d’Etat

‘’Il s’est préparé physiquement à affronter toutes les épreuves. Je vois très peu de gens qui sont capables de faire face à une machine judiciaire avec des dossiers qui s’accumulent d’une semaine à l’autre. Il faut vraiment être fort psychologiquement pour supporter cela et je pense que l’objectif voulu par ses adversaires politiques, c’est de l’abattre et ça tout le monde le sait. Il faut abattre Ousmane Sonko, c’est une volonté qui est affichée’’, fulmine la robe noire.

Pour Me l’avocat de Sonko, dans l’affaire de diffamation, son client est convoqué, il comparait, il est agressé au palais et des certificats médicaux qui sont établis, qui établissent une incapacité temporaire, ont été rejetés. Ce qu’il trouve déplorable. ‘’Ces certificats sont produits devant le tribunal qui maintient le dossier, le juge à son absence ainsi qu’à celle de ses avocats et le condamne à deux mois d’emprisonnement avec sursis. Et c’est ceux-là même qui avaient introduit la même procédure qui, satisfaits le matin et dansaient même dans les rues de Dakar, reviennent dans l’après-midi pour faire un revirement’’, rumine-t-il.

Soulignant ainsi que ce qui intéressait la partie civile, c’était seulement l’inéligibilité de M Ousmane Sonko. ‘’C’est un ministre en fonction qui est victime dans l’affaire de diffamation qui vient au cours d’une conférence de presse pour dire qu’il n’est pas satisfait, que son objectif c’est l’inéligibilité de M. Ousmane Sonko. C’est ça sa volonté mais aussi de toute une équipe et du pouvoir en place’’. Dans cette affaire qu’il traite d’ailleurs de comédie, Me Larifou rappelle que Ousmane Sonko avait un délai pour interjeter appel, mais que ce délai n’était pas écoulé quand la cour d’appel a appelé en audience cette affaire

‘’L’appel du parquet et de la partie civile ont été examinés, mais celui introduit par Ousmane Sonko ne l’a pas été jusque-là. Donc là on se retrouve avec deux procédures en appel : celui qui a été interjeté par la victime et le parquet, et l’appel interjeté par Ousmane Sonko. Ça c’est une complexité, une complication judiciaire qui sera examinée au moment opportun’’, déplore-t-il.

L’avocat de Sonko de se dire plus surpris et choqué avec ses collègues de la défense, lorsque dans le cadre de ce dossier, au moment même où la cour d’appel examinait cette affaire de diffamation, le bruit circulait et ensuite c’est confirmé, comme quoi l’affaire criminelle allait être également examinée dans les jours à venir, alors que la cour d’appel n’avait pas encore eu le temps d’examiner cette affaire de diffamation.

‘’Même un enfant de la maternelle comprendrait sans difficulté, que l’acharnement de l’Etat est évident et caractérisé. Et ça, ce n’est pas joli, puisqu’au-delà du destin de M. Sonko, il y a aussi un pays qui, jusqu’à maintenant, était le modèle d’une alternance apaisée’’, persifle-t-il

Rappelant que le Sénégal est un pays que d’autres pays africains enviaient, Me Larifou estime qu’il y a un héritage démocratique que certains sont en train de démolir au point où se demande si la génération de dirigeants africains et au Sénégal, en ce moment, sont dignes de l’héritage démocratique des pères fondateurs de l’indépendance de l’Afrique.

‘’Le Sénégal a aujourd’hui un avenir démocratique incertain que certains souhaitent démolir pour assouvir des ambitions personnelles. Il s’agit d’une commande, d’une décision politique qui a été rendue au palais de justice. Nous osons espérer que ceux qui seront amenés à réexaminer ce dossier, vont déchirer cet acte de décès de la démocratie au Sénégal et réhabiliter la démocratie eu Sénégal et en Afrique en général’’, déclare-t-il.

Avant d’ajouter avec force : ‘’nous ne pouvons pas accepter qu’on dise de notre client, un homme qui méprise les institutions démocratiques de son pays, ce n’est pas exact. C’est quelqu’un qui respecte les institutions démocratiques de son pays qui l’inspirent. Il a le droit et le peuple attende à ce qu’il soit le futur président du Sénégal. Donc il ne peut pas avoir cette ambition légitime et justifiée et ne pas avoir de respect à l’égard des institutions de son pays’’.

Le pool d’avocats d’Ousmane Sonko a profité de l’occasion pour annoncer une saisine des instances juridictionnelles internationales et régionales dans cette affaire de diffamation. Et puis, poursuite Me Larifou, ‘’nous attendons de voir la suite de cette affaire criminelle pour voir comment nous allons nous positionner. Mais déjà, les institutions judiciaires internationales seront saisies par rapport aux violences répétées et aux crimes dont il est victime à savoir cette tentative d’assassinat ‘’

Mamadou Nancy Fall
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