Affaire Khalifa Ababacar Sall : Quand le procureur de la République viole l’obligation de réserve.

En voulant laver la justice sénégalaise, à grande eau, le procureur de la République n’a fait qu’enfoncer celle-ci dans la boue. Du coup, l’image déjà piteuse de dame justice, s’est davantage assombrie.

La sortie musclée du « justicier » sur certains dossiers, dont celui du maire de Dakar, a montré malencontreusement, une justice à deux visages qui cloue certains au pilori et cache d’autres sous son manteau.

En effet après lecture à la loupe de son propos, on a constaté qu’il était question uniquement d’affaires concernant les opposants. Pas un seul cas impliquant des proches du régime n’a été évoqué. Et il pourtant en existe, si l’on en croit les audits de l’OFNAC.

Pis, le procureur de la République s’est permis en public, de faire le procès, du premier magistrat de la ville de Dakar, en laissant présager que ce dernier serait coupable des allégations portées en son encontre.

Même si cela est vrai, il n’a pas le droit, alors que l’affaire est en cours, de lever ne serait ce qu’un coin du voile du contenu des procès verbaux d’enquêtes et d’auditions des mis en cause.

M. Khalifa Ababacar Sall qui attend d’être édifié sur son sort dans un futur proche, sait désormais, à l’issue des propos du procureur, ce qui l’attend.

Pour rappel voici un extrait des propos du procureur de la République :

« Je dis devant vous et devant les sénégalais que plus d’une vingtaine de questions ont été posées par les enquêteurs de la DIC et aucunement, il n’a été demandé à Khalifa Sall de donner les noms de ses bénéficiaires.Que le débat ne se porte pas sur ça. On lui a juste demandé de justifier la somme de 1,800 milliards que le DAF a avoué.

C’est tout! Pourtant il est toujours en liberté. Il faut qu’une chose soit claire, je vais transmettre le dossier au Juge d’instruction pour enquête profonde.
Toutes les pièces et toutes les factures ont été signées par Khalifa Sall pour dire que du riz et du mil ont été produits et distribués alors que c’est faux ».

N’est ce pas là une violation de l’obligation de réserve ? En analysant la dernière phrase on voit bien qu’il a déjà condamné l’édile Dakar. Mais au nom de quelle justice se permet-il de tels écarts et une telle liberté de ton sur un dossier pendant à la justice.

Au même moment où il prenait des libertés sur cette affaire qui n’aurait pas dû être exposée au grand jour à cause de la procédure en cours, il se permet defustiger des sénégalais qui n’ont fait que dire leur opinion sur le fonctionnement de la justice… de notre justice.

Il y a matière à réflexion.
Jean Zalé

Saër DIAL

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