Beaucoup pensent à tort que lorsqu’un étudiant est orienté dans un établissement privé, l’État dépense davantage. En réalité, c’est l’inverse : le coût unitaire de la formation dans les établissements privés agréés est significativement inférieur à celui supporté par l’État dans les universités publiques. Dès lors, orienter des bacheliers vers ces établissements privés, avec une bourse partielle, permet de rationaliser les dépenses publiques tout en maintenant l’accès à l’enseignement supérieur.
Exemple chiffré
Prenons un cas concret :
Coût annuel moyen de la formation dans les universités publiques (incluant salaires enseignants, infrastructures, charges administratives, services sociaux, subventions diverses) :
1 500 000 FCFA par étudiant.
Montant moyen de la bourse versée pour un étudiant orienté dans le privé :
400 000 FCFA, directement versés à l’établissement d’accueil (qui couvre les frais pédagogiques).
Résultat : économie de 1 500 000 – 400 000 = 1 100 000 FCFA par étudiant et par an.
Si l’on considère une cohorte de 10 000 nouveaux bacheliers orientés dans le privé dans ces conditions, l’économie potentielle pour le budget de l’État s’élève à 11 milliards de FCFA par an.
Conclusion
Orienter une partie des bacheliers vers le privé ne revient pas à abandonner la mission publique de l’État, mais à la faire évoluer dans un cadre de partenariat efficace et budgétairement soutenable. Cette stratégie permet :
. de désengorger les universités publiques,
. de soutenir la structuration du secteur privé de l’enseignement supérieur,
. de faire des économies budgétaires substantielles,
. et de maintenir l’objectif fondamental d’accès élargi à l’enseignement supérieur.
Elle suppose bien sûr un cadre de qualité strict pour les établissements privés partenaires, mais elle constitue une voie raisonnable et efficiente, dans un contexte de contraintes budgétaires .
Pr Amath NDiaye FASEG-UCAD