Atoumane Sy, DG de l’Agence Nationale de Sécurité Routière à propos des accidents : « Nous avons en moyenne 745 décès par an, soit 2 décès par jour »

En marge de l’Atelier de renforcement de capacités sur la sécurité routière au profit du réseau des journalistes en transport et sécurité routière (RJ/TSR) tenu du 23 au 24 AVRIL 2025, M. Atoumane Sy, DG de l’Agence Nationale de Sécurité Routière (ANASER), estime que le nombre de décès par accident s’élève à 745 par an, soit 2 décès par jour.

« Selon les statistiques dont nous disposons, on parle de 5000 accidents par an, ce sont des chiffres qui parviennent de la Gendarmerie. Et concernant le nombre de décès, nous avons en moyenne 745 décès par an, donc, c’est 2 décès par jour. C’est beaucoup, c’est considéré comme un problème de santé publique dans notre pays », a affirmé M. Atoumane Sy, directeur général de l’ANASER.
Il poursuit : « Le gouvernement a mené beaucoup d’actions pour essayer de sensibiliser les usagers de la route pour adopter de bons comportements sur nos routes. Avec le recul, il faudra renforcer le contrôle et la sanction parce que quand on parle de sensibilisation, on en a tellement parlé depuis plus des décennies, la sensibilisation, l’information, la formation, on en a tellement fait mais je pense qu’il faudrait qu’il ait des dispositifs beaucoup plus vigoureux par rapport au contrôle, la sanction ».
Il estime que le Sénégal a été nominé par rapport aux efforts qu’il est en train de faire pour lutter contre ce fléau. Et notre pays a obtenu le prix Koffi Annan pour la sécurité routière.

Il rajoute : « Aujourd’hui, nous sommes ici au niveau de la maison de la presse, dans le cadre de la campagne nationale d’information, de sensibilisation à la sécurité routière. Nous organisons un atelier dédié aux journalistes du Réseau National des Journalistes en Transporte et Sécurité routière. Je pense que c’est un évènement extrêmement important, donc vous savez quand, on parle de sécurité routière, on fait référence à nos amis journalistes, parce que c’est eux qui relayent l’information, qui traitent l’information par rapport à tout ce qui touche la sécurité routière, c’est extrêmement important ».

Selon M. Sy, le gouvernement du Sénégal, au plus haut sommet de l’Etat, accorde une plus grande importance à toutes les questions qui touchent le transport et la sécurité routière. Et selon lui, c’est la raison pour laquelle, au mois d’octobre dernier, du 21 au 25, ils ont organisé les états généraux des transports publics, les assisses pour trouver une solution durable à la problématique des transports d’une manière générale et surtout, la problématique de l’insécurité routière dans notre pays.
Concernant le permis à point, M. Sy affirme : « Je pense que le permis à point, est un dispositif qui est intéressant parce que le permis à point est un dispositif qui permet de retirer des points à un contrevenant qui commet une infraction. Donc, si la personne a un capital de 20 points,15 points, au fur à mesure qu’elle commette une infraction, que ça soit un excès de vitesse, un dépassement ou bien le grille un feu rouge ou bien un stop, on lui retire 3 ou 4 points, au fur à mesure que les points sont retirés jusqu’à ce qu’il reste zéro point, son permis est suspendu ou révoqué. E te ce dispositif-là a fait ses preuves dans beaucoup de pays. Si vous prenez l’exemple de la Côte d’Ivoire qui a adopté ce dispositif en avril 2024 nous avons pu remarquer, qu’il y a une baisse considérable des accidents de la route. C’est fort qu’on va vers ce moyen dissuasif qui permet de retirer des points aux contrevenants, aux chauffards, ce n’est pas une sanction punitive mais une sanction dissuasive ».

« Pour ce qui concerne la sécurité routière, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé en 2021 que plus de 3 502 personnes sont décédées au Sénégal en raison d’accidents de la route, ce qui correspond à environ 20,8 décès pour 100 000 habitants (Rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde 2023). Ce taux est toutefois en diminution depuis 2008 », précise-t-on dans les TDR de l’atelier.

Toujours d’après les termes de références de l’atelier, le nombre de décès pour 100 000 habitants est supérieur à celui des pays africains (19) et inférieur à celui de pays voisins tels que la Gambie (22), la Guinée Bissau (30,5), la Guinée (37,4). Et le nombre de décès sur les routes est encore très élevé et inacceptable (surtout en comparaison avec les pays européens où, par exemple, le nombre de morts pour 100 000 habitants est en moyenne égal à 7).

Saër DIAL

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