61 ans d’indépendance ou de dépendance, jugez-en vous-même ! (Par Aly Saleh)

En 1960, dix-sept pays d’Afrique issus des empires coloniaux britanniques et français accédaient à l’indépendance. En 2021, ils célèbrent naturellement les 61 ans de leur accès à la souveraineté internationale dans la sobriété à la place de gigantesques festivités pour raison de Covid-19.

Aujourd’hui, vu la situation de ces pays, 61 ans après, on se rend compte qu’il n y a pas vraiment lieu de jubiler après les pères des indépendances comme  Nkrumah, Nyéréré, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Modibo Keïta…qui furent des visionnaires.

 

L’Afrique d’aujourd’hui est un concentré de tous les drames de l’humanité: famine, pauvreté, guerre, dictature, migration…

Cette situation est en partie due à la pérennité du système colonial qui s’est rapidement muté avec de nouveaux mécanismes tels que la dette, le pillage de ressources naturelles, l’installation des dictatures… Afin de créer un espace pour dénoncer ce néocolonialisme et ouvrir le débat autour des alternatives pour une autre Afrique…

L’incapacité des colonisateurs à comprendre les réalités nouvelles sur le statut juridique de ceux qui sont nés avant 1958, n’a souvent pas conduit aux adaptations nécessaires.

Avec la présence de la Chine en Afrique, comme pour dire aux Africains qu’il n ya pas de solidarité entre les générations.

Tout simplement parce que les 1er politiciens étaient tous complexés et ne pensaient qu’aux profits personnels.

La politique d’assimilation se traduit par l’invention d’une supériorité culturelle et économique française C’est le droit d’éduquer les peuples pour les mener sur le chemin de la civilisation selon le modèle républicain.

Assimiler, c’est-à-dire: «convertir en semblable» et les sujets acceptant leur infériorité pour se laisser guider vers la lumière, seront récompensés par l’octroi de la citoyenneté française.

Il s’agirait donc de transformer les sujets en citoyens français pour satisfaire à la fois l’idéalisme français et l’orgueil national.

 

Feu Thomas Sankara avait dit à l’ONU: « Fallait-il imposer ou proposer à la place, négocier l’assimilation, le fédéralisme, un régime représentatif?

Comment les responsables vont-ils jouer la dernière carte de la France? ».

 

Les 61 ans d’indépendance et la jeunesse actuelle, vue d’Afrique, seraient, à la fois le retour à la situation précoloniale et la source de nouveaux conflits nés des transformations coloniales.

Les politiques actuelles du projet de l’assimilationet en face une panique des élites occidentales quant à l’assimilation des migrants installés sur le sol des pays du Nord.

Même sans coronavirus, fallait-il réellement célébrer les 61 ans d’indépendance?

Ce que l’on peut affirmer c’est que la situation des 17 pays d’Afrique concernés n’est guère enviable, la pauvreté gangrène les sociétés africaines, la corruption est plus meurtrière aujourd’hui qu’en 1960.

Ce qui est bizarre c’est  »le lien toujours fort » entre ces pays d’Afrique et l’ex-puissance coloniale, la France et son cortège de françafrique.

D’ailleurs d’aucuns trouvent étonnant la sortie de tous ces documentaires sur cette période et ce qu’il en reste aujourd’hui de cette période coloniale, ces récits sur ces hommes qui furent les vrais maitres de l’Afrique faisant d’ailleurs de Omar bongo Odimba et Felix Ophouet Boigny de simples gouverneurs français.

Etrange calendrier, surtout que le cinquantenaire en 2010 était l’année de l’Afrique en France!

61 ans d’indépendance ou plutôt de dépendance comme l’avaient rappelé ces documentaires diffusés partout.

Il faut que l’Afrique soit forte, c’est important,

tous pour un même but, voilà notre force!

Imaginez si un pays d’Afrique par le biais de son chef d’Etat avait quitté la zone du franc cfa pour une monnaie nationale, témoignage de son indépendance, la vraie celle là, enfin.

L’histoire jugera!

Aly Saleh journaliste / chroniqueur

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