Neurologie : Le Sénégal ne compte que deux (2) neuro-pédiatres

« Neurologie pédiatrique en Afrique : Défis et perspectives ». Tel est le thème de la 3ème édition des Journées de neurologie qui se tiennent du 27 au 29 février à l’Université Cheikh Anta Diop. Ce congrès a pour objectif de former des médecins appelés à exercer la neurologie pédiatrique de façon exclusive ou prédominante dans une région qui en a fortement besoin de cette discipline.

En Afrique Subsaharienne le manque criard de neuro-pédiatres rend les problèmes neurologiques plus graves. Au Sénégal où ces problèmes représentent un tiers des malades hospitalisés dans les services de pédiatrie, le pays ne compte que 2 neuro-pédiatres sur toute l’étendue du territoire national et moins d’une dizaine dans toute l’Afrique sub-saharienne. Ce qui est très alarmant pour une discipline qui est confrontée à des difficultés croissantes de trouver des opportunités de formation à l’étranger. Il est constaté également que dans les services de neurologie adulte, 10 % des malades hospitalisés sont des enfants.
D’où l’importance de l’organisation de la 3ème édition des Journées de neurologie qui se tiennent, depuis hier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) sous le thème : «Neurologie pédiatrique en Afrique : Défis et perspectives». Ce congrès qui est un cadre d’échanges d’expériences entre neuro-pédiatres africains et européens mais aussi de plateforme de formation sur des thématiques propres à l’enfant comme l’épilepsie et le handicap, a pour objectif de former des médecins appelés à exercer la neurologie pédiatrique de façon exclusive ou prédominante, en pratique hospitalière ou libérale ou dans les structures spécialisées dans la prise en charge d’enfants en situation de handicap.
Pour Pr Moustapha Ndiaye, président de l’Association sénégalaise de neurologie, cette rencontre est venue à son heure du fait qu’il y a un déficit quasi-structurel de neurologues et de neuro-pédiatres. « En Afrique, il n’y a pas presque de neuro-pédiatres. On y compte moins d’une dizaine de spécialistes dans toute l’Afrique subsaharienne. Ce qui est un problème réel », a-t-il déclaré.
Selon lui, ce congrès qui a pour objectif également de faire de l’enseignement de haut niveau avec des thématiques neuro-pédiatriques en particulier l’épilepsie, et les handicaps de l’enfant, permet une discussion entre collègues africains des possibilités et des contours de formation en Afrique. Car, dit-il, « les pays n’ont pas les moyens et les ambitions » et il espère qu’au sortir de ces journées, des orientations seront mieux précisées pour que la formation des spécialistes puisse être implantée en Afrique plus précisément à Dakar.
Prenant la parole à l’ouverture de ces Journées, Pr Alé Thiam, parrain de cette édition, de dire : « Le combat est de se battre pour que les jeunes médecins prennent la relève de la neurologie ». Même s’il se dit déçu à trouver des jeunes qui sont prêts à leurs remplacer. « La neuropathologie est irremplaçable, malheureusement, les jeunes n’osent pas l’affronter. Nous souhaitons que les jeunes viennent prendre la relève », a renchéri Pr Thiam. Aujourd’hui, pour guérir le malade, précise-t-il, « il faut d’abord diagnostiquer son mal ». Et cela passe par la clinique, la biologie, et d’autres artifices. Raison pour laquelle, plaide ce dernier, « les jeunes doivent se mettre au travail et s’intéresser à l’histologie des tissus malades ».
Selon lui toujours, il existe beaucoup de pathologie, aujourd’hui, qui appellent à l’intervention des neuro-pédiatres notamment les maladies cérébrales, pathologies des nerfs périphériques, des muscles etc. Avant de révéler que beaucoup d’enfants qui naissent, aujourd’hui, n’arrivent pas à marcher, parce que les nerfs et les muscles ne répondent pas.

 

Saër DIAL

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