Une Italienne menacée de mort par son mari sénégalais: un mois de prison ferme, malgré le démenti de l’accusé

De nationalité italienne, Guiliano Papi avait attrait son mari Elimane Sène, devant la justice, pour des menaces de mort, courant 2018. Jugé, ce dernier avait été condamné à une peine avec sursis de 6 mois. Il n’aura pas pour autant appris de cette expérience. Il a été encore jugé hier pour les mêmes faits, attrait à la barre par la même plaignante.

Mais cette fois, Elimane ne se tirera pas d’affaire, puisqu’il est condamné à un mois de prison ferme. Un mail envoyé à Guiliano lui a valu cette condamnation.

“Je t’écris tous les jours, mais tu ne réponds pas. Je veux mes enfants, sinon je te tuerai. Walah Hil azim ! Je te cherche depuis 5 mois. Tu peux quitter l’Afrique. Personne ne peut m’arrêter. Je te tuerai’’, écrit il dans son courrier électronique.

Prise de panique, la dame s’est rapprochée de l’ambassade d’Italie au Sénégal qui, à son tour, a saisi les éléments de la section de recherches. Elimane a été arrêté à cet effet et il a comparu hier, devant le tribunal des flagrants délits.

Domicilié à Ouakam et directeur d’entreprise, le prévenu a reconnu être le propriétaire de l’adresse email, mais se décharge d’avoir envoyé le message : ’’J’ai fait faillite avec la pandémie et je m’active dans l’élevage. J’héberge des personnes chez moi à Mbour et je suis sûr que l’une d’elles a envoyé ce mail’’, a-t-il tenté de convaincre sans fournir de preuves.

Son conseil lui a demandé s’il avait une idée des raisons pour lesquelles sa femme chercherait à le faire coffrer. Le prévenu de répondre que sa maison sise à Mbour ainsi que sa voiture sont au nom de sa femme et qu’elle chercherait à s’emparer de ses biens.

La représentante du parquet, dans ses observations, a souligné que le prévenu n’a pas saisi la chance qui lui a été offerte, il y a deux ans, avec sa peine assortie de sursis. Le parquet a également ajouté que le mis en cause ignore la gravité de ses actes et l’impact négatif que cela pourrait avoir sur les rapports qu’entretiennent le Sénégal et l’Italie. Le ministère public a requis une peine de 2 ans dont 1 mois ferme.

Le conseil du prévenu, Me Ndiogou Ndiaye, a plaidé une application bienveillante de la loi. Mais, au final, le tribunal a suivi le parquet dans ses réquisitions.

EnQuête

Oumou Khaïry NDIAYE
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