«Nous avons atteint la limite du paradigme de la révolution verte», a déclaré aujourd’hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.Graziano da Silva prenait la parole lors du lancement d’une nouvelle publication, «Alimentation et agriculture durables: une approche intégrée», qui vise à présenter des données modernes sur la manière dont une agriculture durable peut être continuellement améliorée à différentes échelles.
«Nous ne pouvons pas continuer à produire des aliments de la même manière que dans le passé», en nous fiant aux techniques agricoles intensives, aux intrants chimiques et à la mécanisation, et nous avons «besoin d’adopter une approche plus globale de la durabilité», a-t-il souligné lors d’une table ronde tenue aujourd’hui.
Le livre est une contribution fondamentale à l’importance qu’il convient d’accorder à la mise en place de cadres politiques permettant de faire face aux défis posés par le changement climatique et une population mondiale croissante, a souligné M. Graziano da Silva.
Il faut avant tout des politiques pour s’attaquer aux conflits d’intérêts qui surgissent inévitablement face à la nécessité d’un changement, a-t-il déclaré. Evoquant la nécessité d’améliorer les revenus et les opportunités d’agriculture pour les communautés rurales du monde entier, en particulier dans les pays en développement, il a déclaré que trop souvent, essayer d’intégrer de nouvelles techniques aux modèles existants ne permet pas «d’intégrer tous les acteurs et aller de l’avant».
Le chef de la FAO a ajouté: «La seule façon de réunir et d’harmoniser les choses pour aller de l’avant est de réviser les politiques et les orientations».
Le nouveau livre
Le livre, un ouvrage de 585 pages publié par la FAO avec la Division de la presse académique d’Elsevier, rassemble les travaux de 78 experts de la FAO et d’un large éventail d’universités et d’organisations du monde entier.
Il est organisé en 48 chapitres et cinq sections, couvrant des domaines allant de la démographie et la pauvreté rurale à la biodiversité et à la pénurie d’eau, tout en cherchant des exemples viables de la façon d’accroître la productivité agricole en intégrant différents secteurs sans nuire ni même augmenter le capital environnemental et social existant.
Les analyses de l’ouvrage ont pour objectif d’identifier et d’équilibrer les arbitrages qui se produisent généralement et de mettre en évidence les initiatives de gouvernance et de politique qui ont permis de les résoudre aux niveaux mondial et national.
Les gouvernements, les scientifiques, la société civile et le secteur privé ont besoin d’une compréhension commune des concepts, méthodes et stratégies, ce qui «ne devrait pas se faire selon les structures traditionnelles, mais en examinant les secteurs de manière globale», a déclaré M. Clayton Campanhola, rédacteur en chef de la publication et chef du groupe. «Programme stratégique de la FAO pour une agriculture durable».
La dernière section du livre est consacrée à la recherche et à l’innovation, aux politiques et aux incitations, à la mobilisation des ressources, à la gouvernance et aux institutions – les quatre domaines considérés comme les plus critiques pour les transformations structurelles importantes et nécessaires pour des systèmes alimentaires et agricoles durables. Elle se termine par une série de recommandations qui, si elles étaient adaptées et adoptées, amélioreraient la productivité et la durabilité de l’agriculture et des systèmes alimentaires.
Le rassemblement d’un groupe aussi vaste d’experts pour la production de cet ouvrage témoigne de l’engagement de la FAO à travailler en partenariat. Le cadre des programmes stratégiques de la FAO est d’ailleurs conçu pour générer une plus grande collaboration «globale de la FAO» entre les secteurs.
La nouvelle publication s’adresse aux décideurs, aux professionnels de la recherche et de la vulgarisation agricoles, aux praticiens du développement, aux étudiants et aux enseignants de sciences biologiques, sociales et agricoles. Elle vient compléter la récente publication de la FAO, «Transformer l’alimentation et l’agriculture pour atteindre les objectifs de développement durable», qui décrit 20 actions interdépendantes menant aux changements transformationnels requis.
Source FAO