Après 7 ans de turbulences, la compagnie Tunisair, qui plaide un très large sureffectif, souhaite se séparer de 1200 salariés.
Elyès Mnakbi, PDG de Tunisair a concédé dans une déclaration à Reuters vendredi des charges trop lourdes par rapport à la taille de la compagnie (30 appareils) et souhaite donc faire sortir 1200 employés sur les 8000 que compte son effectif. « La société souffre de difficultés financières majeures en raison du nombre élevé de travailleurs et de la masse salariale de l’entreprise », a souligné Elyès Mnakbi. « Nous avons proposé de licencier 1 200 travailleurs et nous attendons l’approbation du gouvernement pour ce programme, qui aidera l’entreprise à alléger son fardeau financier et à sortir de la crise ». En comparaison, Royal Air Maroc, avec sa flotte de 50 avions emploie 3 300 employés selon son site Internet. « Dans tous les pays du monde, chaque avion est censé avoir environ 80 employés, mais à Tunisair, chaque avion compte 165 employés, ce qui alourdit le bilan de la société », a argumenté Mnakabi.
Les difficultés financières actuelles de Tunisair sont à l’origine de retards et de clouage au sol d’avions attendant des pièces de rechange. Sa flotte d’avions exploités est ainsi passé de 30 à 24. Pour en finir, et alors que l’accord de ciel ouvert signé avec l’Union européenne menace d’ouvrir dès cette année les aéroports tunisiens à la concurrence étrangère (à l’exception de celui de Tunis pour une durée de quatre ans), Mnakabi a annoncé un programme de réformes. qu’il souhaite mettre en oeuvre. Ce plan de restructuration coûterait environ un milliard de dinars tunisiens (363 millions de dollars). Il s’attend à ce que la compagnie loue six appareils pour augmenter sa flotte en 2019, alors que la compagnie lance deux nouvelles liaisons en Afrique d’ici la fin de l’année, avec le Soudan et le Cameroun, portant le nombre de lignes sur les pays du Sud du Sahara à 10.
Tunisair table sur un trafic record de 4 millions de passagers cette année, grâce aux 30 appareils de sa flotte plus 5 appareils en location.
Air-journal