L’affaire du trafic de passeports diplomatiques impliquant des députés est entrain d’écorner l’image du Sénégal au niveau international. Non seulement le Quai d’Orsay est décidé à auditer les titulaires qui résident sur le territoire français, mais cela remet au goût du jour la sensible question de la crise migratoire, selon le patron de Horizon sans frontières.
L’affaire du trafic présumé de passeports diplomatiques impliquant deux députés de la majorité présidentielle est loin de s’estomper. Les réactions et marques d’indignation se multiplient et l’image du Sénégal en prend un sacré coup.
Selon le président de Horizon sans frontières, «La situation est grave pour les Sénégalais vivant à l’étranger et encore plus pour ceux qui font l’objet de fouilles intenses pendant leurs voyages simplement parce que, des députés qui étaient censés donner le bon exemple, se donnent en spectacle dans un trafic de passeports diplomatiques».
Boubacar Sèye qui s’exprimait sur les ondes de Walfadjri estime que «cette affaire remet au goût du jour la question sensible déjà évoquée de la crise migratoire et entache la réputation du Sénégal. Quand ce sont des députés qui sont cités dans cette affaire pour un présumé trafic en cherchant à gagner de l’argent sur le dos du peuple qui les a élus, ça devient grave».
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le dirigeant de Horizon sans frontière trouve que «les conséquences sont incalculables, ce sont les hommes d’affaires, les diplomates, les chercheurs et d’honnêtes citoyens qui sont dans d’autres pays qui seront dans d’énormes difficultés. Le Sénégal qui figurait dans le conseil des nations, risque d’être très petit ».
L’affaire est en train de prendre des proportions inquiétantes avec la réaction de la classe politique française, notamment l’extrême-droite exigeant «tout bonnement la levée de la dispense de visas octroyée aux Sénégalais titulaires de passeports diplomatiques et spéciaux».
Dans sa machette d’hier, le Quotidien les Echos signalait que, «l’adjoint à la porte-parole du Quai d’Orsay en charge de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Océan Indien, Benoît Hiberty, annonce que ses services vont auditer les titulaires de passeports diplomatiques sénégalais qui séjournent en France. En clair, une enquête est déjà ouverte pour situer les responsabilités».
Comme si cela ne suffisait pas, le leader de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis à Touba où il se trouvait pour les besoins du Magal avait fait dans le grand déballage signalant que la liste des parlementaires impliqués est beaucoup plus longue, d’où la nécessité de mener une enquête sérieuse remontant jusqu’aux années 2000.
«Certains députés se marient et six mois plus tard, ils reviennent présenter un certificat de divorce. Par la suite, ils se remarient pour faire bénéficier leurs conjointes du sésame », révélait Pape Diop, au terme d’une rencontre avec le khalife général des Mourides à Touba.
Selon lui, «La Justice aussi doit se saisir de l’affaire et la traiter convenablement pour que de tels faits ne se reproduisent plus. Parce que moi, il y en a qui m’ont dit que cette affaire ne se limite pas à ces deux députés». Il fait le grand déballage soutenant que «Cela doit être bien scruté. Que ceux qui sont concernés soient tous arrêtés. Ces passeports appartiennent au Sénégal».
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