Contrairement à ses prédécesseurs, il semble que le nouveau pouvoir ne bénéficiera ni d’état de grâce encore moins d’une quelconque faveur. Sinon, comment comprendre qu’à peine installé, il fait l’objet de critiques plus virulentes les unes les autres. Pourtant, c’est un régime qui ambitionne de ratisser large en prônant une rupture systémique, un «jub», «jubal», «jubanti».
Mais, c’est comme si certains n’avaient qu’une seule ambition : empêcher le nouveau régime de dérouler en tentant par tous les moyens de le divertir pour lui faire oublier l’essentiel qui est de se concentrer pour réussir la mission pour laquelle les citoyens l’ont élu.
À savoir : être un régime développeur, protecteur et bon gestionnaire, soucieux de ses priorités. Parce que, faut-il le rappeler, si les Sénégalais ont voté massivement pour le changement, c’est qu’ils avaient une forte envie de tourner la page sombre de leur histoire marquée par une misère matérielle et morale, une angoisse existentielle, des rancœurs et l’arbitraire.
C’est pourquoi, à peine installé, le Président Bassirou Diomaye Faye s’est résolument engagé à soulager la fatigue du brave peuple sénégalais étant donné que l’urgence s’est installée partout.
Pourtant, en deux mois de règne seulement, le Président Faye essaie, loin du bruit, de mener à bien sa mission en posant des actes salutaires qui sont, entre autres, s’attaquer à la mal gouvernance, la prédation foncière et financière, la prédation des ressources halieutiques, la pauvreté du monde rural en mettant à la disposition des paysans des moyens conséquents pour qu’ils puissent jouir des fruits de leur labeur. Ce qui est un moyen d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Sans oublier la convocation des Assises de la justice pour plancher sur les voies et moyens à employer pour parvenir à une meilleure administration de la justice etc. Malgré la mise en branle de ces chantiers, certains font tout pour le divertir, afin de le dévier du chemin qu’il s’est tracé. Et cette tentative de diversion est l’œuvre de ces défaits qui ne ménageront aucun effort pour que leurs méfaits ne soient pas dévoilés.
Mais cela risque d’être peine perdue.
Pourtant la logique aurait voulu qu’après leurs hauts méfaits de guerre dont les stigmates sont toujours présents, qu’ils respectent au moins le choix des Sénégalais qui ont voté pour la rupture en prenant leur mal en patience, en s’accordant un temps d’observation et faire leur introspection.
Si ces critiques étaient constructives et portaient sur les choix du gouvernement pour enrichir le débat, on aurait compris, mais tel n’est pas le cas. En fait, c’est comme s’ils ne voulaient pas que le pays évolue et progresse. Parce que les Sénégalais reviennent de loin, ils ont été des années durant traumatisées par leur gestion calamiteuse qui a failli plonger le pays dans le gouffre.
Aujourd’hui il est vrai que l’urgence s‘est installée partout et le nouveau pouvoir a beau être animé de bonnes intentions, il ne peut pas tout faire à la fois, surtout en deux mois. Il est obligé de procéder par ordre de priorités, de voir ce qui peut être fait à court, moyen et long terme.
Certes, le pouvoir sortant a laissé un bilan matériel, mais qui, malheureusement, a été éclipsé par le bilan immatériel. Donc aujourd’hui, il est prématuré pour les apéristes et certains de leurs alliés de vouloir formuler les mêmes critiques dont leur régime, qui a régné 12 ans, a été l’objet. Ils n’ont qu’à prendre leur mal en patience, car les critiques ne manqueront pas, étant donné qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, il va sans dire que le nouveau pouvoir fera de bonnes choses, de moins bonnes et même de mauvaises. Ainsi, ils auront tout le temps et le loisir de jeter la pierre dans son jardin. Mais actuellement, l’heure est à l’action.
Source Tribune