Thiès/Criminalisation du viol et de la pédophilie : Les acteurs vulgarisent la loi

On a engagé les leaders lo­caux comme religieux, les autorités administratives, coutumières, judiciaires, les «bajenu gox», les imams, les curés de façon générale, le personnel de santé, les acteurs des médias, les leaders communautaires, les porteurs de voix, les communicateurs traditionnels pour mener le combat contre le viol et la pédophilie. En dépit de leur criminalisation, cela persiste toujours.

Dans le cadre de ce projet financé par l’African women’s development Fund (Awdf), ils vont, à leur tour, sensibiliser les communautés, ceux qui tournent autour d’eux, ils ont eu à développer deux thématiques. A savoir, d’abord, «la vulgarisation de la loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie, et son application effective». La 2e thématique porte sur «les mécanismes de protection des victimes, mais aussi d’accompagnement des survivantes de violence basée sur le genre, de violences sexuelles, du viol et de la pédophilie en particulier». Il a été question aussi de s’appesantir sur «l’auto-développement des victimes et des survivantes de violences», c’est-à-dire : «comment améliorer le développement, l’accès au soutien holistique», mais aussi «la réintégration de la victime ou la survivante dans la communauté».
La coordinatrice nationale du projet, visant à contribuer à la mise en œuvre effective de la loi numéro 2020-05 du 10 janvier 2020 portant criminalisation du viol et de la pédophilie au Sénégal, Mme Seynabou Dieng Dièye, membre de l’Association des juristes sénégalaises, cite le mécanisme mis en place par l’Ajs, à savoir les boutiques de droit installées un peu partout à travers le Sénégal dont 9 présentement dans 7 régions du pays, dont Thiès. Il s’agit, dit-elle, de «centres d’accueil et d’assistance des victimes de violence basée sur le genre. Des structures au sein desquelles la victime est accueillie, orientée, assistée de façon juridique et judiciaire. Aussi, en plus de ces prises en charge, elle peut bénéficier de l’assistance d’un avocat, avec des charges supportées par l’Association des juristes sénégalaises. Elle peut également bénéficier de l’assistance d’un psychologue, de frais médicaux, pharmaceutiques, et toutes ces charges-là sont supportées par ladite association, à travers ses programmes et projets mis en œuvre par une coopération avec ses partenaires d’exécution».

La rencontre a permis de mobiliser les acteurs qui interviennent dans la chaîne de prise en charge des victimes de violence basée sur le genre, dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, du 25 novembre au 10 décembre 2024, sur le thème «Riposter et se reconstruire après les violences». Ce n’est donc pas, note Mme Dièye Seynabou Dieng, «un hasard parce que c’est vraiment bien calculé, mais cette activité entre dans le cadre du projet». Il est question, dit-elle, de tenir des forums à Rufisque, à Thiès et à Fatick, mais aussi des formations à Rufisque. Elle lance un vibrant appel aux victimes et parents de victimes, pour «porter les affaires devant la justice, dénoncer de telles atrocités», parce que, dit-elle, «c’est à partir de la dénonciation qu’on pourra lutter efficacement contre les violences sexuelles, contre le viol et la pédophilie en particulier». Ces dernières, rappelle-t-elle, ont «besoin d’être soutenues» et l’Association des juristes sénégalaises et ses partenaires, indique-t-elle, «sont toujours dans le soutien aux victimes et survivantes de violence basée sur le genre», mais aussi «dénoncer les auteurs».
Une occasion pour les acteurs en question de mieux s’imprégner de la loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie, qui est une étape essentielle dans la lutte contre les violences sexuelles, et, ont-ils compris, «il est crucial de sensibiliser la communauté à cette législation pour encourager un changement de comportement et susciter une prise de conscience collective, car vulgariser cette loi, c’est la rendre compréhensible et accessible à tous afin que chacun puisse en saisir l’importance et les implications». Une loi n°2020-05 vise à renforcer la protection des survivantes de violences sexuelles, à criminaliser strictement le viol et la pédophilie, et à améliorer l’accès à la justice ainsi qu’au soutien holistique pour les victimes. En sensibilisant les communautés sur ces dispositions, les sanctions prévues et les droits des survivantes de violences sexuelles.

Il s’est agi de renforcer la mobilisation des acteurs communautaires pour une lutte coordonnée contre les violences sexuelles à travers un partenariat avec les organisations de la Société civile, les autorités locales, les services de sécurité et les leaders communautaires. Aussi d’améliorer l’accès à un soutien holistique pour les survivantes, en informant sur les services de santé, d’accompagnement psychologique et de réinsertion sociale disponibles à Thiès ; d’encourager le dialogue et le partage d’expériences entre les différents acteurs impliqués dans la lutte contre les violences sexuelles pour identifier les défis et proposer des solutions concrètes.

 

LeQuotidien

Fatima Seck

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