Le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) monte au créneau pour dénoncer les récentes déclarations du Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). Ce dernier, lors d’une sortie médiatique, a attribué au SAES une prétendue responsabilité dans la « perte » du décret modifiant le décret n° 2020-1788 du 23 septembre 2020, relatif à l’allocation spéciale de retraite des enseignants-chercheurs.
Dans un communiqué, le SAES s’inscrit en faux contre ces allégations, qualifiées de « fantaisistes et malveillantes », et accuse le MESRI de vouloir jeter le discrédit sur les enseignants du supérieur et détourner l’opinion publique des véritables enjeux. « Comment le SAES peut-il perdre un décret qu’il n’a pas présenté au Conseil des ministres ? », s’interroge le syndicat, rappelant que c’est le ministre lui-même qui, dans un communiqué précédent, avait reconnu que ce décret avait été « mystérieusement perdu dans les méandres de l’administration ».
Le SAES précise qu’une seule rencontre a eu lieu avec le Premier ministre sur cette question, le 13 décembre 2024, à la demande du MESRI, qui aurait reconnu ses propres « limites » dans la gestion du dossier. Cette réunion a donné lieu à un procès-verbal co-signé le 17 décembre par le Ministre Secrétaire général du Gouvernement et le Secrétaire général du SAES.
Le syndicat fustige également la posture du MESRI, qu’il accuse de privilégier « les sorties médiatiques » au détriment d’un véritable dialogue social. Selon le SAES, cette attitude traduit une « rupture unilatérale du dialogue » et met en péril la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur.
Tout en réaffirmant son engagement à défendre les intérêts des enseignants-chercheurs et des familles des défunts, le SAES met en garde contre les conséquences du « dilatoire » du gouvernement sur le calendrier académique. Il appelle ainsi les étudiants, leurs parents et l’opinion publique à prendre la mesure de la situation, soulignant que toute perturbation à venir sera imputable à l’inaction du ministère de tutelle.