Situation politique et sécuritaire : un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Niger à Abuja dimanche

Par Paul Ejimé-Les dirigeants de la CEDEAO doivent tenir dimanche un sommet d’urgence à Abuja, au Nigeria, pour discuter de la situation politique et sécuritaire au Niger à la suite du coup d’État militaire qui a renversé mercredi le gouvernement du président Mohamed Bazoum.

Le général de brigade Tiani Abdourahamane, chef de la garde présidentielle, est apparu vendredi à la télévision nationale en tant que chef du nouveau Conseil national militaire au pouvoir.

Les forces armées ont promis de soutenir les putschistes.

Les frontières du Niger ont été fermées, les institutions nationales, dont le Parlement, suspendues et les manifestations publiques sont interdites.

Un groupe d’officiers militaires avait annoncé mercredi que le président Bazoum avait été démis de ses fonctions.

Ils l’ont accusé de leadership corrompu et d’échec à mettre fin à l’insécurité au Niger, considéré comme l’un des pays les plus pauvres du monde malgré ses riches ressources naturelles.

Le coup d’État au Niger, le septième en Afrique de l’Ouest et du Centre après la prise de contrôle militaire du Mali voisin en 2020, a été largement condamné à l’échelle internationale, notamment par les États-Unis, l’UE, la CEDEAO et la France, l’ancienne puissance coloniale du Niger.

Le président nigérian Ahmed Bola Tinubu, qui avait mis en garde contre un changement anticonstitutionnel de gouvernement après avoir assumé la présidence de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO début juillet, aurait dépêché des délégations pour servir de médiateur dans la crise du leadership au Niger.

Dans sa deuxième déclaration en autant de jours condamnant dans les termes les plus fermes le coup d’État au Niger, la Commission de la CEDEAO a également exigé la libération inconditionnelle de Bazoum détenu par les putschistes.

Confrontée à de graves défis socio-économiques et au bagage de dirigeants corrompus et pauvres, et trois de ses États membres – le Mali, la Guinée Conakry et le Burkina – sous régime militaire, la CEDEAO est à court d’options efficaces pour arrêter la régression de la démocratie dans le région de plus de 400 millions d’habitants.

Les putschistes nigériens seront-ils expulsés sans nuire à ceux qu’ils détiennent actuellement comme monnaie d’échange, ou l’impasse peut-elle être résolue par la voie diplomatique ?

Le président assiégé Bazoum et son prédécesseur, l’ancien président Mahamadou Issoufou, qui l’a littéralement consacré en 2021, sont de proches alliés de l’Occident.

La France a déplacé ses troupes au Niger après leur limogeage par le régime militaire dirigé par le colonel Assimi Goita au Mali.

L’Amérique et certains pays occidentaux ont également des troupes dans la région du Sahel, dont le Niger, où ils aident à lutter contre le terrorisme et l’insurrection djihadiste islamique.

Bazoum, considéré comme d’origine arabe, a-t-il ennuyé Paris, ou a-t-il marché sur les pieds de l’un de ses puissants alliés ?

 

Peut-être, seul le temps nous le dira !

Momar Diack SECK
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