Situation alarmante à la CSS : Président Macky Sall sort enfin de sa réserve

La situation qui prévaut à la compagnie sucrière sénégalaise (Css) semble préoccuper la plus haute autorité. En réunion du conseil des ministres, le Président de la République, Macky Sall, est sorti de sa réserve pour demander à la ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, de veiller à une régulation rigoureuse de ce marché pour éviter de fragiliser le tissu industriel de ce secteur, notamment à travers la limitation des Droits d’importations de produits alimentaires (Dipas).

A la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), le ton monte au point de pousser des travailleurs de la Css à ruer dans les brancards, arguant que pas moins de huit mille (8000) emplois sont actuellement menacés. La raison étant toute simple. Et pour cause, il est dit et indiqué qu’il y a une réelle augmentation des besoins de sucre sur le marché. C’est ce qui a fait réagir le Président de la République, Macky Sall.

En effet, sur la régulation du sucre, la réunion du conseil des ministres a été l’occasion pour le chef de l’Etat de «demander» au ministre de Commerce, Aminata Assome Diatta de veiller à une régulation rigoureuse de ce marché pour éviter de fragiliser le tissu industriel de ce secteur. Ainsi, cette dernière a été la cible des organisations syndicales de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css).

En guise de réponse, les syndicalistes, à travers un communiqué, ont fait savoir que l’Etat du Sénégal, contrairement aux propos de la ministre du Commerce, n’a en rien protégé la CSS, pas plus que les autres entreprises agréées. Les premiers nommés ont souligné dans le document que la taxe conjoncturelle à l’importation à laquelle Aminata Assome Diatta fait allusion est, selon eux, une «disposition de l’Uemoa, applicable dans tous les États membres et qui concerne toutes les entreprises et toutes les productions agroindustrielles (la farine, les huiles, le sucre, les tissus etc.)».

Ce qui n’est pas, aux yeux des organisations syndicales, un avantage spécifique concédé à la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS).

«La CSS s’est engagée pour la réalisation de l’autosuffisance en sucre du pays depuis 2008, mais convenez, madame la ministre que cette idée d’autosuffisance du Sénégal n’agrée pas certains milieux affairistes qui déploient tous les moyens de pressions pour décourager toute velléité de production locale. Ces groupes qui ne vivent que d’importation sont devenus vos alliés dans le business des Dipas. Elle  a toujours travaillé à couvrir les besoins du pays en sucre ; tous les investissements, à cet effet, ont déjà été engagés, et seuls vos Dipas distribués de façon malsaine à qui veut, constituent un obstacle», a-t-on lu dans le document.

Et les organisations syndicales de poursuivre : «Reconnaissez, madame, que vous avez vous-même créé les conditions de notre mévente, en déclarant le gap à 63.000 t de sucre, alors qu’il était estimé à 40.000 t. Vous n’expliquez pas la provenance de 35.000 autres tonnes en plus, qui inondent le marché et empêchent la Css de vendre. C’est ça le vrai débat ! En vérité, vos services ont magouillé en vendant des Dipas à des commerçants véreux ! Autrement, quelles seraient les raisons de l’enquête diligentée actuellement par les Autorités judiciaires ? Merci d’éclairer la lanterne de vos concitoyens, de l’opinion nationale et internationale sur ce sujet», ont-ils estimé.

Tribune

Dieyna SENE
Up Next

Related Posts