Par peur d’être stigmatisés ou de s’exposer au coronavirus, de nombreux Sénégalais ne se présentent plus aux autorités sanitaires lorsqu’apparaissent les premiers symptômes de paludisme. Des craintes qui compliquent les dépistages et le suivi des patients selon le docteur Sène, coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme au Sénégal.
En effet depuis l’apparition du Coronavirus les populations sont plus réticentes à se faire dépister, craignant de s’exposer à la Covid-19. Les campagnes de distributions de moustiquaires et d’anti-paludéens se poursuivent à travers les quatorze régions du Sénégal mais la sensibilisation reste un défi de taille pour les autorités sanitaires.
Si en 2019 la maladie touchait 350 000 personnes et faisait 260 morts dans le pays, les chiffres sont en baisse en 2020. Si cette diminution des cas peut être liée aux campagnes menées chaque année, elle cache également un autre phénomène.
« Les populations ont peur de se rendre dans les structures de santé où se rendent des gens qui parfois ont de fortes fièvres. ils disent que s’ils vont à l’hôpital, ils risquent d’être indexés comme quelqu’un qui a le Covid. Et parfois ils ont peur d’aller à l’hôpital et de s’y faire contaminer», selon le docteur Sène,
Des craintes liées aux similitudes entre certains symptômes du paludisme et du coronavirus. « La similitude qu’il y avait entre le Covid et le paludisme fait que les gens ont peur de se faire dépister au Covid. Il y a aussi une forte fièvre. La seule différence, c’est la toux. »
Le coronavirus ne doit donc pas faire oublier les risques liés au paludisme, assure le docteur Sène, rappelant la situation lors de l’épidémie d’Ebola dans la sous-région : « En 2014, en Sierra Leone et en guinée, le nombre de décès liés au paludisme était beaucoup plus élevé que ceux liés à Ebola. »
Dotés d’1,5 million de masques, de gels hydroalcooliques et de surblouses, les agents de santé ont été formés pour prendre en charge les patients tout en respectant les gestes barrière.
Source RFI