Retour sur la vie de Sokhna Diarra Bousso le Modèle de la Femme musulmane

[ par Sokhna Bineta Sady ]

Sokhna Diarra Bousso (Mère du vénéré Guide Cheikh Ahmadou Bamba) est l’idéal de la femme en Islam : en elle, se retrouvent incarnées et portées à leur paroxysme toutes les valeurs culturelles de l’Islam en général et, en particulier, ceux de leurs aspects qui se rapportent exclusivement à la femme musulmane.
Elle fut éduquée dans un environnement marqué par la piété, le savoir islamique et l’adoration divine. Sous la direction de sa mère elle maîtrisera parfaitement le Livre Saint et les sciences religieuses.

Sa Foi inébranlable en Dieu, sa Pitié légendaire fécondée par une connaissance incommensurable des sciences religieuses, ses intenses activités pieuses auxquelles elle s’adonnait régulièrement ne restreignaient en rien son devoir de femme dans l’accomplissement des travaux domestiques en tant que serviteur en quête de l’agrément de son SEIGNEUR.
À cet égard, il convient de rappeler : dans l’Islam, il est de tradition qu’au moment de rejoindre le domicile conjugal, une jeune mariée se voit prodiguer des conseils et recommandations de bonne conduite méritoire afin de réussir sa vie de ménage, et surtout de bénéficier les faveurs de Dieu par le médium du service rendu à l’époux qu’elle va retrouver.

On raconte que sur le point de rejoindre le domicile conjugal de Serigne Mor Anta Sally Mbacké (son époux), elle écouta poliment et patiemment tous ces discours qu’elle considérait minimes par rapport à son engagement et à sa conviction.

Alors, cherchant, à son habitude, l’inspiration divine dans les Saintes Écritures, elle ouvrit son Coran qu’elle avait toujours à portée de main. Elle tomba net sur le verset attestant que Mouhamed (PSL) est le dernier des Envoyés.

L’acte noble qu’elle posa ce jour là fut déterminant voire historique. En effet, devant l’assistance, elle affirma ces paroles que l’hagiographie mouride marqua en lettres d’or dans ses annales.

Je le cite : «N’eût été cette parole divine qui mettait fin à la liste des Envoyés, j’aurais compté, sans nul doute, l’un d’entre eux parmi ma progéniture». Quelle Détermination!
Sa résolution fut aussitôt prise par ses actes louables auprès de cet époux. Ainsi, elle allia travail et pitié.
Elle éduquait ses enfants en leur racontant toujours la vie des érudits. Elle aidait et conseillait son entourage à ne se consacrer qu’au Bien. Elle distribuait gratuitement des repas et de l’eau pendant le mois de Ramadan.

Elle n’hésitait pas durant les périodes de froid à chercher du bois de chauffage pour les vieilles personnes et de leur offrir des pagnes tissés pour se couvrir.
Elle adorait Dieu et consacrait une bonne partie de sa vie à lire le Coran et à prier.
Jamais de sa vie, elle n’a manqué une prière. Mieux, elle n’a jamais accompli une prière sans la faire précéder d’ablutions scrupuleusement exécutées.

De même, chacune de ses prières, soigneusement accomplie à l’instant requis et dans l’orthodoxie la plus pure, est invariablement conclue par une séance de wird. En dehors du mois de Ramadan, elle s’adonnait souvent à la pratique du jeune surérogatoire ou méritoire.
L’histoire a voulu voir en elle l’engagement et la soumission de Mariama la Vertueuse mère de Seydina Insa (Jésus), la générosité et la pudeur de Khadidja première épouse du Prophète et première femme qui embrassa l’Islam, l’érudition et la pitié incommensurable d’Aicha enfin, l’endurance, la gentillesse et la compassion de Fatima.
A toutes ces nobles qualités, Sokhna Diarra y ajoutera l’exemple de la femme vertueuse et du coup, elle surpassa les femmes de sa communauté dans la Pitié, l’Honneur et l’Élévation. Ainsi donc, par sa Croyance et par sa Constance dans l’Adoration de Dieu, elle acquit, de son mari et devant une assemblée de dignitaires et d’érudits, le titre envié « Jâratulâh » (la voisine de Dieu).

Une marque de témoignage digne et sincère que celui-ci rendit à cette créature inégalable qui, vécut et complut, sa vie durant, dans l’entretien des relations conviviales et chaleureuses avec tout son entourage.

Sokhna Diarra détenait par-dessus tout une Force Spirituelle rare chez une femme, Force qui lui permit de constater très tôt et de taire les miracles qui se manifestaient en la personne de son fils Cheikh Ahmadou Bamba (le Serviteur Eternel de l’Elu de Dieu).

C’est pourquoi Serigne Moussa Kâ (éminent poète mouride en langue wolof et contemporain de Serigne Touba) voyait en elle l’exemple de la femme modèle. Bref, un modèle de vertus !
Toutes ses qualités réunies chez une femme laissaient présager que cette Sokhna sera porteuse d’un fils à la grandeur divine immensurable comme récompense divine.

– avec Bineta Mountakha Sady et Cheikh Dieng.

Michel DIEYE

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