Retard de paiement de leurs indemnités : Les impactés du TER menacent de paralyser le rail le 21 février

Le Quotidien- Depuis des années qu’ils ont été expulsés de leurs concessions pour faire place au Train express régional (Ter), de nombreux Sénégalais connaissent la précarité et les incertitudes du lendemain. La faute aux promesses non tenues concernant leurs indemnisations. Excédés, plusieurs d’entre eux, organisés au sein d’un collectif, ont décidé de paralyser symboliquement l’outil responsable de leurs malheurs

Depuis qu’ils ont cédé leurs maisons pour le Ter, les impactés tardent à récupérer leurs indemnités. Las des promesses non tenues par les anciennes et les nouvelles autorités, ils ont décidé de passer à l’action.

«Le Ter nous a bousculés et a disloqué nos familles. Nos enfants n’étudient plus. Beaucoup parmi nous ne travaillent plus. Nous sommes fatigués. Huit ans aujourd’hui que nous avons cédé nos maisons pour permettre au projet du Train express régional de se réaliser, et nous ne sommes pas entièrement indemnisés. Nous allons organiser un sit- in le 21 février à la Gare du Ter», a prévenu l’artiste, Athia Wellé, ancienne résidente de SamSam quartier Demba Diop.

Abondant dans le même sens, Ibrahima Sané dit Vieux Sané ne cache pas aussi son amertume face à la situation que connaissent les impactés du Ter. «C’est le Ter qui a pris ma maison. Je n’ai pas été indemnisé intégralement. Depuis 2016, nous courons après ces indemnités. Je m’adresse au Président Diomaye Faye et à Ousmane Sonko. Nous avons décidé de paralyser le trajet Ter le 21 février», a-t-il assuré à son tour.

Selon lui, tous les impactés vont occuper les rails ce jour-là pour paralyser la circulation. «Nous sommes prêts à y laisser nos vies», a-t-il soutenu. Le porte-parole du jour des impactés du Ter estime qu’ils doivent être traités sur le même pied que les victimes des violences politiques de 2021 et 2024 qui ont bénéficié d’une assistance de l’Etat, et les paysans dont les dettes ont été aussi épongées.

«Nous avons été dépouillés de nos biens que nous avons acquis depuis 40 ans pour l’intérêt général de la Nation. Mais l’Etat tarde encore à nous dédommager. Nous magnifions le geste posé par les autorités pour payer la dette des paysans, et les indemnités des victimes des manifestations. Cependant, nous ne supportons pas d’être laissés en rade après tant de sacrifices», a-t-il martelé.

Avant d’inviter le Premier ministre à honorer ses paroles. A en croire Vieux Sané, les impactés l’avaient invité à venir prendre part à leur rencontre, mais il n’est pas venu et n’a envoyé personne pour le représenter. Pour ne pas arriver à paralyser la circulation du Ter le 21 février, ils invitent les autorités à les rencontrer pour arrondir les positions. Sinon, disent-ils, leur position sera irrévocable

Mamadou Nancy Fall
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