Réforme de la CREI Macky Sall jette le masque

Tout discours politique a une couleur, un objectif et une cible bien déterminés. Il est de surcroît intimement lié à  l’histoire, à l’expérience  vécue, mais également au contexte des contingences socio politiques  dans lequel il est prononcé.

Le contexte de l’heure, marqué par l’élection de notre chère République au conseil de sécurité des Nations-Unies, en tant que membre non permanent, a amené le président  Sall à revoir sa copie quant à  la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite ( CREI).

Le  changement de point de vue du chef de l’Etat sur cette institution controversée est troublant. Il est regrettable que ce soit aujourd’hui  qu’il reconnaît « l’illégalité » de la CREI.

Sa volonté affirmée de ne  réformer la CREI que maintenant, trois années après sa mise en activité, est simple à comprendre : il cherche à éviter des ennuis.

En effet, cette cour est aux antipodes des conventions internationales. De ce fait, elle allait inéluctablement attirer des conséquences dommageables à l’image de notre pays, si elle n’est pas réformée.

Il serait tout à fait incompréhensible qu’une nation qui ne respecte pas les principes de droit international, puisse accéder au cercle restreint des décideurs de ce monde.

C’est donc pour couper court à une avalanche de critiques de la communauté internationale que le président Macky Sall envisage aujourd’hui de réformer cette cour tant décriée.

Il savait dès le départ que la CREI n’est pas conforme à la démocratie. Souvenez-vous, il y a trois ans de cela, lorsqu’il venait juste d’accéder à la magistrature suprême. Lorsqu’il a remis en selle ce « machin », des voix venant des spécialistes incontestés du droit s’étaient levées pour dire non. Mais lui n’ a rien fait.

Il faisait  plutôt la sourde oreille, parce que le contexte était tout autre. Le contexte était celui de la vengeance. D’aucuns ne s’étaient pas trompés lorsqu’ils avaient qualifié ce régime de  » pouvoir de revanchards ».

Il fallait donc agiter ce  » monstre politico-judiciaire « , pour mater et traquer les anciens amis devenus actuels ennemis de sa majesté.

Ainsi avait-on convenu tout en sachant, par le biais d’éminents juristes et autres avocats, que la CREI, telle qu’elle a été  conçue, a quelque chose de  » machiavélique ».

Tout au départ, le débat controversé autour de la CREI, aurait dicté au président de la République, la sagesse de ne pas la réactiver ou bien de la réexaminer au moins. Histoire de la réadapter aux principes démocratiques avant de la mettre en branle.

Maintenant que cette cour a exécuté le Sale boulot, on peut bien la réformer en toute tranquillité sans se soucier de ses victimes.

Facile non, cette manière de procéder ? Ce, après avoir décapiter des têtes, trainer dans la boue, réduit en silence des personnes qui étaient, peut être innocentes.

Et si ceux qui soutenaient que la CREI était destinée à écarter un adversaire politique encombrant avaient raison?

Jean Nzalé

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