Vox populi- Retour sur le 5e Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) fait par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dont les résultats stabilisent la population sénégalaise à 18 032 473 individus.
Et dans cette population globale, les femmes, avec désormais une démographie estimée à 8 900 614, soit 49,4%, ont perdu la supériorité numérique devant les hommes, dont le nombre est évalué à 9 131 858 hommes, soit 50,6%. Conséquence : un basculement du rapport de masculinité global en faveur des hommes, soit 103 hommes pour 100 femme, donc il y a désormais plus d’hommes au Sénégal alors que jusqu’en 2022, les femmes étaient pendant longtemps majoritaires dans la population nationale.
A l’annonce de ces résultats qui donnaient les hommes supérieurs en nombre, beaucoup de femmes mariées et néanmoins foncièrement contre la polygamie ont sûrement sauté de joie.
Car pour nombre d’entre elles, la tendance inverse a toujours été le prétexte en rose pour les hommes taquins pour prendre nouvelle femme. Mais elles devront tempérer leur enthousiasme. Car dire que les hommes ne vont plus parler de polygamie à cause de ce nouveau basculement de la population nationale en faveur des hommes serait basique comme analyse, si l’on suit bien le démographe Abou Ba.
Selon lui, s’il faut considérer l’âge légal du mariage à 18 ans et plus, les femmes restent toujours majoritaires au Sénégal.
«C’est dans les ménages collectifs (daaras, casernes, prisons, etc. et sans domicile fixe) qu’il y a plus d’hommes que de femmes.
Mais les ménages ordinaires, ce sont les femmes qui dominent toujours. Et chez les 18 ans et plus, le potentiel dépasse un peu 50% parce que les moins de 19 ans représentent la moitié de la population.
Si tu prends celui qui a 18 ans, il a un an révolu. Même si cela représente 1 à 2%, la population en âge de se marier peut se retrouver autour de 52, 53% et c’est la même population électorale. Et là, ce sont les femmes qui dominent dans cette tranche d’âge», décortique le chef de Division population à la Direction du développement du capital humain (DDCH) service relevant du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
