Recensement Carcéral 2023 : Le Sénégal classé 5e pays le plus « emprisonneurs de journalistes » en Afrique

Vox Populi- L’année écoulée est marquée par une série d’arrestation de journalistes, dans le monde. Selon le recensement carcéral annuel du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Israël est devenu pour la première fois l’un des pays qui emprisonnent le plus de journalistes au monde, avec 17 journalistes derrière les barreaux au 1er décembre 2023. Mais ce classement au niveau du continent africain a révélé qu’au 1er décembre 2023, au moins 67 journalistes étaient emprisonnés en Afrique dans le cadre de leur travail.

L’Érythrée est le pays qui emprisonne le plus de journalistes en Afrique. Selon le classement fait à l’issue de Recensement carcéral 2023, ce pays occupe la première place des pays Africains qui emprisonné des journalistes en 2023. Et ce, avec 16 journalistes en détention, renseigne le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), dans une publication faite hier. Il est ressorti de ce recensement que «la majorité des journalistes emprisonnés dans ce pays le sont depuis 2001» et sont donc les journalistes en détention qui ont passé le plus long séjour carcéral dans le monde.

L’Égypte occupe la 2e place du classement avec 13 journalistes emprisonnés. Elle est suivie par l’Ethiopie qui, selon le communiqué parcouru, «apparaît fréquemment dans le recensement et reste un environnement médiatique difficile. Dans ce pays, huit () journalistes répertoriés ont été arrêtés en 2023 après avoir couvert le conflit dans l’État d’Amhara.

Le Cameroun, avec 6 journalistes emprisonnés, apparaît dans le recensement chaque année depuis 2014, a indiqué le CPJ. Selon celui-ci, certains de ces journalistes séjournent en prison «depuis 2016».

Des données livrées par le CPJ qui, selon lui, «montrent également une répression des médias au Sénégal, en Zambie, en Angola et à Madagascar». Pour preuve, «le Sénégal, autrefois un phare de la liberté de la presse dans la région, a connu un pic d’arrestations de journalistes en 2023». Un recul relevé par ledit comité qui signale que le pays de la Trangan «n’était apparu dans le recensement que deux fois auparavant (2008 et 2022) avant d’emprisonner cinq (5) journalistes à la fin de l’année 2023.

Le Rwanda, pour sa part occupe la 6e place de ce classement avec 4 journalistes dont 3 Youtubeurs sont emprisonnés, informe le CPJ.

L’Algérie et le Maroc arrive ex-æquo avec 3 journalistes détenus. Le Togo, 9e de la liste des pays africains dits ‘’empoisonneurs de journalistes en 2023’’ en compte sur son tableau 2 renseigne le CPJ. Selon cette dernière structure, ce pays d’Afrique de l’Ouest «dispose d’un code de la presse qui permet de poursuivre des journalistes pour des reportages sur les médias sociaux. Les deux journalistes emprisonnés ont été libérés sous conditions le 1er décembre».

 

«5 des journalistes  africains emprisonnés sont des femmes dont  2 au Sénégal, 2 en Ethiopie et une au Burundi»

Concernant l’Angola, c’est l’arrestation et la poursuite de Carlos Al­berto pour diffamation criminelle qui a favorisé son inscription sur la liste du recensement carcéral de 2023 pour la première fois depuis 1997, a indiqué ledit Comité.

La RDC comptabilise elle aussi un journaliste détenu. Il s’agit de Stanis Bujakera Tshiamala. Selon ladite source,  la promulgation d’un nouveau code numérique et une nouvelle loi sur la presse en avril 2023 qui criminalisent le journalisme, ont servi de prétexte aux autorités pour le priver de liberté.

Madagascar apparaît pour la première fois dans le recensement après l’arrestation de Roland Hubert » Lola  » Rasoamaharo en mars 2023. Nigéria, Tunisie, Zambie en ont chacun un journaliste emprisonné.

Au finish, il est relevé que cinq (5) des journalistes africains emprisonnés sont des femmes dont deux au Sénégal, deux en Ethiopie et une au Burundi.

En Afrique subsaharienne, le nombre de journalistes emprisonnés au 1erdécembre est passé à 47, contre 31 en 2022 et 30 en 2021, l’Éthiopie (8) et le Cameroun (6) se classant aux deuxième et troisième rangs de la région.

Au total, le CPJ dit avoir «documenté 320 journalistes derrière les barreaux au 1er décembre 2023, date du recensement». Ce nombre est, selon lui, le deuxième plus élevé jamais enregistré par le CPJ depuis le début du recensement en 1992.

Aux yeux dudit Comité, c’est «un baromètre inquiétant de l’autoritarisme enraciné et de la sévérité des gouvernements déterminés à étouffer les voix indépendantes. Certains gouvernements vont encore plus loin en utilisant la répression transnationale pour menacer et harceler les journalistes au-delà de leurs frontières».

Les recherches menées par le CPJ, selon le document parcouru, ont montré également que «plus de 65% des journalistes recensés, soit 209, font l’objet d’accusations de complot contre l’État, telles que la diffusion de fausses nouvelles et le terrorisme, en représailles à leurs reportages critiques.

Dans 66 cas, les journalistes détenus n’ont pas encore été informés des charges qui pèsent contre eux. Ils sont souvent confrontés à des conditions de détention inutilement cruelles, les procédures régulières sont fréquemment bafouées par les autorités qui prolongent la détention provisoire des journalistes, et les avocats des journalistes eux-mêmes font l’objet de représailles dans le monde entier», renseigne le recensement carcéral 2023.

Mamadou Nancy Fall
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