D’ici une semaine le secteur du transport routier risque de connaître des perturbations. Cela est une annonce faite par Gora Khouma, le Secrétaire général du Cadre unitaire des Syndicats de transports routiers du Sénégal (Custrs), lors d’une rencontre qu’ils ont tenue hier en étroite collaboration avec la coordination regroupant le Syndicat national des transports routiers et transnationaux. Cette décision qui risque d’impacter négativement le secteur du transport fait suite au silence persistant de l’Etat du Sénégal face aux risques qu’encourent des chauffeurs Sénégalais au Mali.

«Les camions, qui sont au nombre de 13, ont été chargés ici à Dakar, dans le camp militaire de ESCOA. Après avoir été chargés, ils sont restés 6 jours sans quitter le pays. Arrivés au Mali, les autorités maliennes ont identifié que la marchandise chargée appartient à l’ONU», annonce Pape Mamadou Ndiaye, le Secrétaire général dudit syndicat. Ces camions qui sont au nombre de 13 transportent des marchandises françaises. «Après leurs chargements, ils sont restés 5 jours sans pouvoir partir. Ensuite, ils sont partis pour Diboli où ils ont passé une nuit. Mais, les autorités maliennes se sont rendu compte que les camions avaient des immatriculations onusiennes», dira-t-il.

Des plaques d’immatriculations qui ont failli coûter la vie à ces camionneurs sénégalais. «Les populations de Diboli ont, notamment, attaqué les chauffeurs qui sont des Sénégalais. Heureusement, les chauffeurs ont su garder leur calme malgré la situation. Apparemment, les populations étaient déjà au courant de l’arrivée de ce convoi et avaient décidé de barrer la route à ces camionneurs. Et ils menacent de tuer les chauffeurs. Car, ils transportaient des marchandises qui appartenaient à la France. Mais heureusement, il y avait un colonel de la douane du Mali qui est intervenu et à protéger les chauffeurs. Il a renforcé la sécurité des camionneurs», a-t-il soutenu.

Toutefois, depuis l’avènement de cette affaire, il y a plus de 30 jours, l’Etat est resté aphone sur cette situation. «L’Etat du Sénégal n’a rien fait pour aider ces chauffeurs qui sont actuellement là-bas et dans des conditions très difficiles. La population de Diboli a affirmé que si les camions dépassent ce stade, ils vont les détruire et tuer les chauffeurs et les apprentis. Pourtant, on a maintes fois alerté les autorités adéquates. Ils n’ont pas réagi depuis. Même si, un jour, on a eu au téléphone un certain colonel Dièye (le Directeur général) des Douanes. Il m’a clairement dit que tout le monde était au courant. Même le président de la République a été mis au courant de cette affaire. On a aussi interpellé Mansour Faye, notre ministre de tutelle. Mais, on a eu le directeur des Transports. Les camions et les chauffeurs sont bloqués au Mali. Et nos fils courent un danger et la destruction de leurs biens. Il est temps alors de réagir», a plaidé le secrétaire général de ladite coordination qui regroupe les transporteurs routiers du Sénégal.

Vox