Les douze (12) candidats en lice pour la présidence lors des élections générales du 7 décembre au Ghana ont signé un pacte de paix s’engageant à un processus électoral sans violence et à utiliser des moyens légaux pour résoudre tout différend qui pourrait survenir à l’issue du scrutin.
Le point culminant de la cérémonie du jeudi 28 novembre, à l’hôtel Kempinski d’Accra, a été la signature du document de paix par les deux favoris, l’ancien président John Mahama, candidat à la présidence du NDC (opposition) et le vice-président sortant Mahamudu Bawumia, porte-drapeau du NPP au pouvoir.
L’Inspecteur général de la police (IGP), le Dr George Akufo Dampare, le révérend Dr Ernest Adu-Gyamfi, président du Conseil national pour la paix (NPC), qui a permis la signature de l’accord, et le Dr Emmanuel Akwetey, directeur exécutif de l’Institut pour la gouvernance démocratique (IDEG), ont paraphé le pacte en tant que témoins.
Étaient également présents la juge en chef, Lady Lordship Justice Gertrude Araba Torkornoo, qui a présidé la signature, Mme Jean Mensa, présidente de la Commission électorale (EC), des membres de la communauté internationale, des missions d’observation internationales, dont la délégation de la CEDEAO conduite par le représentant résident Mohamed Gana.
Des chefs traditionnels et religieux, des représentants de la société civile et le Dr Mohamed Ibn Chambas, haut représentant de l’Union africaine pour faire taire les armes et ancien représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ont également honoré l’occasion.
Il s’agit du quatrième accord de paix pré-électoral du Ghana depuis son retour à un régime démocratique il y a 32 ans et cette pratique a gagné du terrain dans d’autres pays africains.
Avant de signer le pacte de paix, les candidats à la présidence ont tour à tour souligné dans leurs remarques la nécessité pour toutes les parties prenantes de faire leur part pour soutenir les mots de l’accord par des actions concrètes. Trois des porte-drapeaux, dont Mahama, ont des colistières féminines, bien que le nom de la seule candidate à la présidence, décédée, figurera toujours sur le bulletin de vote conformément à la loi électorale.
L’ancien président Mahama et le vice-président sortant Bawumia ont réitéré l’engagement de leurs partis personnels et politiques à respecter l’accord de paix et la nécessité pour tous les acteurs de jouer selon les règles dans l’intérêt de la paix nationale.
Le porte-drapeau du NDC a exhorté les agences gouvernementales compétentes à freiner les activités des « voyous politiques vêtus d’uniformes d’agences de sécurité et masqués » lors des élections précédentes, ajoutant que tous les citoyens éligibles devraient être autorisés à voter.
Le président de la Commission européenne, M. Mensa, a déclaré que la Commission avait pris des mesures concrètes pour « joindre le geste à la parole » afin d’organiser des élections transparentes et inclusives.
L’inspecteur général de la police de Dampare a déclaré que le groupe de travail sur la sécurité électorale travaillait dur pour assurer la paix et l’ordre avant, pendant et après les élections.
Lors d’une réunion avec l’IGP vendredi, la Mission d’observation de la CEDEAO a été informée de l’état de préparation de la police et du groupe de travail pour sécuriser le processus électoral grâce à un plan stratégique de sécurité de 30 ans impliquant un concept de désescalade qui met l’accent sur l’engagement soutenu des parties prenantes.
De même, la juge en chef Torkornoo, qui a ensuite rencontré la Mission d’observation de la CEDEAO dans le cadre de ses consultations continues avec les parties prenantes, a promis d’accélérer les affaires liées aux élections, affirmant : « En vertu du chapitre 11 de la Constitution de 1992, le pouvoir judiciaire a l’obligation constitutionnelle d’administrer les principes de justice articulés par le bon peuple du Ghana… »
À cette fin, elle a déclaré que le pouvoir judiciaire avait pris quatre mesures majeures depuis 2008 pour « s’acquitter efficacement de son mandat dans le contexte des élections nationales ».
FrançaisCes mesures comprennent la création d’un Comité permanent de gestion des élections dirigé par les juges de la Cour suprême pour préparer un recueil unique sur les règles de procédure à suivre dans la conduite des litiges liés aux élections, la jurisprudence sur les principes et les décrets, établis dans la common law du Ghana et tous les statuts pertinents qui guident le processus des élections. »
Deuxièmement, le Comité et l’Institut de formation judiciaire organisent régulièrement « des séances d’orientation et de formation approfondie pour les magistrats et les juges de tout le pays afin de garantir une préparation adéquate au règlement des litiges liés aux élections », a ajouté le juge en chef, ajoutant que « les portes du pouvoir judiciaire sont (également) ouvertes à la consultation de toutes les parties prenantes dans la conduite d’élections pacifiques et leurs points de vue sont pris en compte de manière critique et pris en compte dans l’élaboration » des manuels électoraux.
En clôturant la cérémonie, le Dr Chambas a noté qu’à travers l’Afrique, « l’un des déclencheurs de conflit a été la mauvaise conduite des élections. Français À cet égard, le Ghana s’est distingué comme un brillant exemple, et plusieurs pays frères ont, au fil des ans, adopté de nombreuses bonnes pratiques en matière de systèmes de gestion électorale, de technologie, d’innovation, de processus et de procédures. »
Il a rendu hommage à de nombreuses parties prenantes, en particulier au NPC et à son président, le révérend Dr Adu-Gyamfi et à son secrétaire exécutif, M. George Amoh et à l’IDEG, en particulier à son directeur exécutif Dr Akwetey « pour leur résilience, leur persévérance et leurs efforts incessants, leur diplomatie de navette entre les autorités gouvernementales, les partis politiques et la société civile, diverses ambassades, l’ONU, l’UE, les chefs religieux et traditionnels pour faire en sorte que (l’accord de paix) se concrétise. »
Le Dr Chambas, ancien secrétaire exécutif et président de la Commission de la CEDEAO, a expliqué que lorsque les dirigeants africains ont adopté l’Initiative « Faire taire les armes », ils « cherchaient à construire une Afrique en paix avec elle-même et avec le reste du monde. Ils souhaitaient également léguer aux générations présentes et futures un continent en paix, qui laisserait derrière lui les conflits, pour se concentrer sur les questions urgentes du sous-développement, de la pauvreté, des inégalités et des défis pressants et existentiels de notre temps.
Avec Paul Ejime correspondant particulière